Derrière ce film totalement obscur se cache un film culte pour beaucoup et permet de résumer pourquoi le cinéma hong-kongais des années 80-90 demeure encore aujourd'hui un paradis perdu, un eldorado du cinéma d'action. La raison ? La deuxième moitié de ce petit film est une succession de gunfights presque surréalistes.
Mais avant d'en arriver là, il faut tout de même regarder la première partie beaucoup plus conventionnelle. On est alors - comme son titre l'indique - dans un typique film de gambling classique et sans trop de surprise. Celà dit, ça se laisse suivre sans ennui non plus avec les capacités extraordinaires du héros qui possède une ouïe tellement sur-développée qu'il peut entendre chaque carte se déplacer lors du mélange et ainsi repérer où elles se situent en début de partie. :o
Ca donne des parties de cartes assez improbables où les concurrents parient des millions et des millions en une partie (au point que la table ne soit plus qu'un amas de liasse de billets).
Assez idiot pour amuser et passer le temps. Le seul vrai problème vient des 10-15 première vraiment ratées avec un humour qui tombe à plat et des personnages très mal présentées (c'est pas qu'ils sont mieux écrits pas la suite non plus hein !).
Bref, tout pour amener aux méchants qui, un peu rancuniers d'avoir perdu beaucoup d'argent, décident de mener un raid vengeur lors d'une cérémonie de mariage. C'est donc à partir de là que les festivités commencent vraiment pour quasi 30 minutes de fusillades non-stop avec des figurants qui tombent littéralement pas douzaine. C'est simple, on pourrait rebaptiser le film bodycount - The movie
C'est totalement démesurée en mode "over the top" et n'importe quoi. Il faut voir par exemple, l'armée de méchants sortir de la remorque d'un camion (ils étaient pas loin de 50 dedans quand même).
Bref ça tire de partout, tout le monde tombe et s'écroule dans chaque coin de l'écran et le fait que ça se déroule durant un mariage rend le massacre encore plus invraisemblable.
Forcément les quelques survivants des gentils vont vouloir se venger à leur tour et ils débarqueront à deux seulement et sur-armés dans le repère des méchants pour tout flinguer... La aussi, encore des moments ahurissant avec les sbires qui arrivent en masse par plusieurs portes pour tomber comme des mouches les uns sur les autres pendant plusieurs minutes. Et si ça suffisait pas, le bras droit du héros augmente progressivement sa puissance de feu débutant par des simples pistolets avant de finir au lance roquettes dans des couloirs !
Evidément, Johnny Kong n'est pas John Woo et sa mise en scène n'est clairement pas à la hauteur de la démesure du truc. On reste souvent dans du champ-contre-champ sans imagination avec un sens du cadre approximatif (encore que j'ai vu le film recadré). Mais bon, la grandeur du geste, le défouloir exacerbé et cette démesure délirante a quelque chose de magique et de grisant. Presque euphorisant même.