Kingdom of Jirocho , comme son nom l'indique, est centré sur le célèbre bandit Jirocho, maintes fois porté à l'écran (dont Sadatsugu Matsuda avec Road of chivalry) et par Masahiro Makino lui-même qui signa pour la Toho une populaire saga de 9 films entre 1952 et 1954 (que je ne connais pas)
Ce Kingdom of Jirocho est d'ailleurs un remake de cette saga mais condensé en 4 films. On a justement l'impression d'avoir un film et demi plus qu'une oeuvre totalement cohérente. Ce premier épisode conte donc la jeunesse de Jirocho et la manière dont il a rencontré ses futures frères d'armes. Il aurait été logique que le récit s'arrête quand la troupe doit quitter le village pour prendre la route sauf qu'on greffe un bonus d'une vingtaine de minutes avec l'arrivée de deux nouveaux compères, ce qui casse un peu l'unité (détail amusant l'épisode relaté en fin recoupe l'intrigue de Road of chivalry avec l'histoire des habits perdus au jeu).
Cela dit, ce scénario pas très bien équilibré n'est pas le principal défaut du film qui est plutôt une réalisation bien trop académique. Les films d'origines étaient en noir et blanc, 1.33 et surtout dans de vrais extérieur alors que ceux-ci sont en tournés dans des studios confortables sans la moindre personnalité. De plus le scope comme la photographie se contentent du minimum syndical. Comme la réalisation est un peu plan-plan, Makino n'arrive pas à créer la densité nécessaire pour laisser les relations et la psychologies s'établir. Reste les combats, honnêtes avec de longs plans mais souvent trop courts.
Malgré donc une narration resserrée, le traitement des personnages est trop superficiel et on a ironiquement l'impression qu'il ne se passe pas grand chose.
L'intérêt réside avant tout dans les comédiens sympathiques, dont Koji Tsuruta dans le rôle titre qui se révèle bien plus chaleureux et décontracté que chez Kinji Fukasaku. Il est accompagné de plusieurs comparses haut en couleurs qui offrent justement les meilleurs moments du film tel l'arrivée sur le champ de bataille avec le cercueil. Il faut dire que Jirocho est tout de même très en retrait dans le récit qui s'attarde plus sur la présentation des futures compagnons.
Peut-être qu'une fois les héros mis en place, les 3 suites se font plus palpitantes...
Pour le savoir, comme pour faire connaissance avec ce long prologue, il faut cependant se tourner vers les bootlegs. La saga 1952-1954 est sorti en DVD au Japon mais sans sous-titres anglais