Divertissement royal

Matthew Vaughn a un talent particulier pour servir des films de purs divertissent complètement barrés mais à la fois très intéressants à analyser. On l’avait déjà vu avec Kick Ass, qui est, grosso modo, un des meilleurs films que j’ai vu de ma vie. Kick Ass, c’était subversif, coloré, barré, totalement assumé mais en même temps, ça livrait une vision de notre monde très pessimiste à travers le regard idéalisé et très naïf d’un adolescent.
Et quand Kingsman est sorti, j’étais allé le voir au cinéma, et j’avais kiffé ma race. Avec Kingsman, Vaughn démontrait une nouvelle fois qu’il était capable du meilleur en therme de divertissement intelligent. Qu’on soit d’accord, Kingsman est sûrement l’un des meilleurs films d’actions de la décennie.
Pourquoi ? Parce qu’on s’éclate, et qu’en même temps, on peut être surpris par les thèmes abordés dans le film. Si on pose son cerveau tout le long du film, on s’amuse, on passe un moment bien violent plein de légèreté avec tout de même une tension dramatique assez palpable. Je spoile, mais perso, je pensais pas que Colin Firth se ferait buter en plein milieu du film.
En fait, Kingsman, c’est un peu le best of du cinéma d’espionnage. Je ne suis pas un très grand connaisseur en matière de cinéma d’espionnage, mais le film se veut à la fois très barré comme l’étaient les anciens James Bond tout en gardant un côté très sérieux (comme les derniers James Bond). Et Matthew Vaughn y arrive parfaitement.
Kingsman est marrant. Ses personnages, sa mise en scène, les musiques, les gags, ce film est marrant. Le méchant incarné par Samuel L Jackson veut tuer des milliards de personnes, mais il a horreur du sang. Bref, on passe un bon moment.
Et en même temps, Kingsman se veut très dénonciateur vis-à-vis des inégalités sociales. Le personnage principal, Eggsy vit dans une banlieue londonienne crado entouré de loubards. A côté de ça, les riches se la coulent douce dans leurs palaces. Là où ça devient intéressant, c’est quand Samuel L Jackson, décide de sauver la Terre en tuant un maximum d’humains. Car selon lui, l’homme est un virus pour la Terre. D’un côté il a pas tort, nous sommes les responsables de la pollution. Le hic, c’est quand notre chère Jackson décide de faire le tri sur l’humanité. Les riches survivent, tandis que les pauvres meurent.
Et Vaughn pousse le concept encore plus loin quand Jackson se compare à Moïse. Bref, le gars part dans un trip mégalomane et tant pis pour les pauvres, ils avaient qu’à être riche. Et voir ce genre de réflexion dans un film de divertissement, c’est quand même rare, vous trouvez pas ?
Surtout qu’en soi, le film est ultra bien réalisé. Niveau action, les chorégraphies sont énormes, les musiques d’Henry Jackman rendent le tout encore plus épique et certaines scènes sont à la fois très marrantes et tendues. Et puis bon, si Kingsman a acquis le statut de film culte en quelques années c’est bien pour une scène : le massacre dans l’Eglise. A-t-on déjà vu une scène d’action aussi dingue que celle-ci ? Entre la chorégraphie parfaite, les mouvements de caméra ultra dynamiques tout en restant compréhensibles, Colin Firth qui est juste incroyable et surtout, Freebird de Lynyrd Skynyrd en fond musical, cette scène demeure l’une des plus impressionnantes que j’ai vu au cinéma.
Nan franchement, Kingsman est une bombe ! Voilà. Il est cool et intelligent, le casting est royal (c’est marrant parce King, royal, jeu de mot), les musiques sont tops, les scènes d’actions incroyables. Bref, du divertissement de qualité servi par un Vaughn au top de sa forme. J’aime !