Kill jubile.
Il est toujours un peu maladroit de nous vendre un nouveau film comme totalement novateur quand celui-ci s’inscrit dans une veine parodique, ou tout au moins de pastiche. De ce point de vue, Kingsman...
le 26 févr. 2015
151 j'aime
18
"- Do you like spy movies ?"
"- Nowadays, they're all a little serious for my taste. But the old ones... marvelous."
Outre le film lui-même, voilà qui résume parfaitement mon sentiment à l’égard des derniers James Bond... et des premiers.
Prenez une bonne dose de 007 (the old way), ajoutez-y quelques gouttes 60’s de Harry Palmer (Harry Hart alias Galahad alias Colin Firth a le look du Michael Caine de l’époque dans ce personnage tout droit issu des 60’s, le même Michael Caine interprétant Arthur, le chef du service secret dont il est ici question), une once de Chapeau Melon et Bottes de Cuir (un indéniable petit côté John Steed, sans compter quelques délices so british), une petite rasade de X-Men et de films d’action actuels (un peu de Tarantino dans ce qu’il a de meilleur, aussi, peut-être ?), secouez-bien le tout et vous obtenez... Le véritable nouveau James Bond tel que vous n’auriez jamais osé l’imaginer, tel que vous ne l’espériez plus ! En mieux, même. Le talentueux Anglais Matthew Vaughn balaye d’un coup d’un seul, d’un revers de la main et d’un coup de parapluie, la période Daniel Craig du "reboot" bondien et prouve qu’on peut encore faire un film dans un véritable esprit bondien sans passer pour un complet has-been.
Tout fonctionne tellement bien que c’en est presque trop. Les temps morts sont bien gérés ; les scènes d’action sont enlevées, pleines d’adrénaline, et très amusantes (à l’esthétique un peu trop "jeu vidéo" peut-être, mais bon, faut bien coller un peu à l’époque, et puis c’est tellement bon qu’on ne saurait lui reprocher cet effet de style à moitié moqueur...) ; les personnages sont bien dessinés, à commencer par celui de l’impeccable et très britannique Colin Firth ; le méchant (Samuel L. Jackson) est à la hauteur d’une idée de base - digne des meilleures mégalomanies bondiennes - en phase avec une critique de la société interconnectée actuelle, qui n’a pas aboli les différences de classe, loin s’en faut ; l’humour fait mouche et l’aspect légèrement parodique ne prend jamais le pas sur la construction de l’intrigue ; les rebondissements sont toujours bien menés et bienvenus ; le tout est à la limite de l’immoralité. Même avec du déjà-vu, Matthew Vaughn parvient à faire surgir des idées neuves, comme si on se laissait surprendre pour la première fois par un truc attendu. Faut peut-être avoir gardé un esprit ado pour apprécier totalement la chose, mais c’est très réjouissant, voire jouissif. Dans le genre, ça frise la perfection. Un vrai régal !
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 2010, Une année au cinéma : 2015, Envies ciné 2015, Les meilleurs films de 2015 et 2015
Créée
le 8 avr. 2015
Critique lue 264 fois
D'autres avis sur Kingsman - Services secrets
Il est toujours un peu maladroit de nous vendre un nouveau film comme totalement novateur quand celui-ci s’inscrit dans une veine parodique, ou tout au moins de pastiche. De ce point de vue, Kingsman...
le 26 févr. 2015
151 j'aime
18
Le nouveau film de Matthew Vaughn n'offrait pas de grandes promesses aux spectateurs. Il y avait même de quoi s'inquiéter. Un sous-titre rappelant des émissions M6, un Samuel L Jackson en jogging sur...
le 19 févr. 2015
150 j'aime
18
En soi, pas de quoi s'exciter. Un jeune rebelle qui file droit suite à un entraînement qui le révèle à lui-même, la formule est connue. Et efficace : sentir un nouveau pouvoir germer chez un...
le 20 févr. 2015
112 j'aime
13
Du même critique
Un film ni fait, ni à faire. Je ne suis jamais vraiment entré dans le film… Enfin, quand je dis le film… le téléfilm serait plus juste, s'il n'y avait des téléfilms parfois plus audacieux que...
Par
le 7 sept. 2014
6 j'aime
Le peu de choses que Naomi Kawase voudrait exprimer (sur l’amour, la vie, la spiritualité, le rapport de l’homme à la nature…) est fait sans grande profondeur, mais non sans une certaine lourdeur...
Par
le 31 oct. 2014
4 j'aime
Scola raconte Fellini, ou plutôt raconte Scola et Fellini, son Fellini. Ettore se raconte en racontant Federico. Ettore Scola raconte un petit pan de l'histoire italienne, un petit bout du cinéma...
Par
le 15 août 2014
4 j'aime