Après avoir visionné des productions épatantes comme Stardust, le mystère de l'étoile ou Kick-Ass, j’avais remarqué que le réalisateur Matthew Vaughn tenait à apposer sa signature cinématographique dans ses œuvres, tout en mettant en pratique sa façon de faire personnelle et unique. Il avait donné un vent de fraîcheur intéressant pour le genre fantastique et celui des super-héros comme son long-métrage X-Men qui peut être vu comme un bon départ d’une nouvelle franchise des mutants de l’univers Marvel. Après avoir pris connaissance du prochain projet visuel qui sera centré sur les agissements mondiaux d’une agence d’espionnage britannique, j’étais tout de suite intrigué de voir comment il allait casser les codes d’une catégorie de films qui a toujours été plus ou moins bien traité scénaristiquement.
J’avais une idée derrière la tête mais ma vision des choses était loin de celle du metteur en scène. Ce dernier ne s’est imposé aucune limite, c’est dingue et incroyablement décomplexé. Il développe une agence britannique secrète, avec toutes les caractéristiques visibles et typiques du milieu Britannique, à savoir les costumes chics, l’allure des gentlemen se promenant avec leurs inséparables parapluies et les accessoires typiques du pays. Ça reprend quelques idées de films se déroulant sur le territoire britannique comme Chapeau Melon et bottes de cuir mais on ne remarque rien de classique dans ce long-métrage, que ce soit dans le scénario et particulièrement dans la mise en scène.
Dès la première scène de baston, on note une utilisation ingénieuse de la caméra qui suit de très près les mouvements, à croire que l’artiste souhaitait placer son public là où on peut ressentir le plus de sensations possible. Gros plans, zoom précis, mouvements de plans fluides et rapides, c’est du haut niveau et du spectacle qui va direct au but, comme le massacre impensable de l’église. C’est un stupéfiant plan-séquence déjanté et sensiblement jouissif, animé par un Colin Firth qui se surpasse pour trucider ses opposants avec beaucoup de classe et de subtilité. L’acteur est une bonne assurance dans ce genre de production, ce n’est pas un habitué des films d’action et pourtant, il joue son rôle comme s’il avait l’habitude de le faire.
Tout comme lui, on note de très bonnes interprétations comme le flegmatique Michael Caine, l’indispensable Mark Strong et le drolatique Samuel L. Jackson dans la peau d'un milliardaire truculent, sans omettre la présence du très bon Taron Egerton en banlieusard téméraire et de l’étonnante Sofia Boutella en tueuse impitoyable avec ses lames fines et tranchantes à la place des mollets. Tout le casting construit adroitement une histoire d’une formation d’espionnage et de ses épreuves alarmantes à gérer, ça se voit directement que le metteur en scène ne voulait absolument rien reprendre ce qu’il a été fait jusqu’à aujourd’hui. C'est atypique et particulièrement efficace, on donne naissance à un nouveau genre de spectacle et je me suis régalé du début jusqu’à la fin. 8/10
J’avais un très bon ami qui disait : les manières, définissent, le gentleman.