Entre Depardon et Becker, grand écart fragile...
Je suis viscéralement allergique à une certaine veine du cinéma français, qu'on pourrait nommer "Beckerienne" et définir en une simple formule : "C'était mieux avant".
Ce film avait donc tout pour que je le déteste, avec ces images d'archives clairement estampillées "Vive les traditions d'antan". Mais n'étant pas à une contradiction près, je me suis surpris à regarder ces petits films amateurs, tournés par le buraliste de Graçay (charmant petit "trou du cul du monde") avec tendresse et nostalgie.
Oui le Super 8 parvient à faire battre mon petit cœur, oui ces images familières réveillent en moi le souvenir d'un temps (malheureusement) révolu, et oui l'aspect "roulé à la main sous les aisselles" d'un tel film me touche.
Mais parce que je suis profondément mauvais, et déteste par-dessus tout quand l'art se fait moralisateur, je mets un carton jaune au réalisateur pour s'être cru obligé de ponctuer son joli petit geste artisanal de messages lourdingues, bien résumés dans le sous-titre "Ou des solutions directes pour une vie meilleure".