Petit Kirikou – Grand sauveur de l'animation française

En voyant la bande annonce du prochain film de Michel Ocelot, Le Pharaon, le Sauvage et la Princesse (qui me semblait un peu moche et vraiment pas intéressant) je me suis dit que j'avais jamais vu Kirikou et la Sorcière. C'est donc fait depuis hier, et yep, j'ai bien aimé.

Et pourtant, sur le papier, le projet aurait pu être casse gueule, vu qu'on est sur un film adapté d'un conte Africain, se déroulant en Afrique, avec un héros africain, des doubleurs Sénégalais et une B.O. de Youssou N'Door.... mais un projet produit, réalisé et scénarisé par un français et des équipes d'animations dispatchés au 4 coins de l'europe (littéralement : t'as une partie qui s'est faite à Angoulême, une autre au Luxembourg et une autre à Budapest. Mais bon, au moins ils ont pas fait appel à la Corée du Sud pour les intervalistes, c'est déjà un plus.)

Mais, l'issue est assez heureuse : les africains de l'ouest vont plutôt apprécier le film à la manière dont les mexicains adorent Speedy Gonzales. Mais surtout le film va réussir au delà de ce qu'espérait Ocelot, qui à 53 ans devient un réalisateur prometteur. Kirikou et son succès étrange va donner à l'animation française une forme de crédibilité (et une rentabilité) qui donnera le feu vert pour des films comme Les Triplettes de Belleville, Persepolis, et sans doute pas mal de films que j'aime bien par la suite (notamment Le Grand Mechant Renard ou Ernest et Célestine.)

Donc voilà, merci Kirikou, qui est un film globalement sympathique. Il y a pas mal de trucs qui font quand même assez daté (c'est parfois un peu statique et l'animation fait mécanique) et la structure narrative du conte donne un début en forme d'épisodes (toutes les 5 minutes Kirikou affronte un maléfice de la sorcière) qui fait que le voyage initiatique n'arrive que vers une demi-heure de film.

Mais visuellement ça le fait, il y a de très bonnes idées (c'est étrange le passage dans les cavernes m'a rappelé... Hollow Knight) on ne s'ennuie pas et ça fait du bien de voir un film qui assume son originalité. Conte (africain qui plus est) oblige on a droit à plusieurs passages un peu perché, entre Kirikou qui courre plus vite qu'une barque, Kirikou qui manque de mourir à cause d'un pet de Blaireau ou la toute fin qui est... vraiment spéciale.

Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Oui, complètement. En espérant qu'ils poufferont pas trop en voyant des gens tous nus.

Possibilité de remake/suite : Bah, faudrait déjà ce que je vois ce que valent les deux films suivant (qui sont des interquels.)

Le détail qui me titille : Ok, à la fin on apprend que

Suis-je le seul ? A imaginer le SEUM de l'Oncle de Kirikou, héros de la tribu et seul homme encore vivant d'un village de veuves,