Ce Kismet est l'une des nombreuses adaptations de la pièce éponyme du dramaturge Edward Knoblauch écrite en 1911, et c'est aussi un auto-remake de William Dieterle, qui en avait réalisé une première version en 1931. Celle-ci, très hollywoodienne avec son TechniColor et son duo de vedettes Ronald Colman et Marlene Dietrich, fut nominée pour quatre Oscars en 1944. Elle n'en remporta aucun et est, à vrai dire, complètement tombée dans l'oubli. À juste raison d'ailleurs, car à part pour la performance de Colman, plein de bagout dans son rôle de vieux mendiant versé dans l'art de l'illusionnisme, le film ne vaut pas grand-chose : décors en carton-pâte, chansons et chorégraphies ridicules, intrigue à l'eau de rose complètement prévisible - la fille du mendiant finit par épouser le calife de Bagdad, qui l'avait courtisée sous l'apparence d'un humble jardinier -, etc. Kismet (« destin » en arabe) donne l'impression de vouloir en mettre plein les yeux, mais on s'aperçoit bien vite que c'est du toc ! Enfin Marlene Dietrich, un nom pourtant synonyme de glamour, est très peu et très mal utilisée : grimée à outrance et déguisée n'importe comment, la star est loin de la grâce et du charme qu'elle dégageait notamment chez Josef von Sternberg. C'était son destin... dommage !