Bâclémonogatari

Pour le fan de la série que je suis, Kizumonogatari c’était un peu comme le retour de Jésus pour les chrétiens: le truc que l'on attend mais qui n'arrivera jamais. Il faut dire qu'on en parlait déjà en 2011, rendez-vous compte; pour le gamin que j’étais et que je suis d'ailleurs toujours c'est une éternité.
C'est donc avec une certaine satisfaction que j'accueillis ce nouveau-né de la (déjà très fournie) série des Monogatari.

Il est donc question de raconter comment tout a commencé dans cette préquelle... divisée en 3 parties.
-"Rien de méchant là-dedans" me dis-je. Après tout, ça va permettre de rallonger considérablement la durée de l'histoire là ou un film unique aurait pu être trop court et ne faire que survoler les événements.
Vu comme ça c’était nickel sauf que... nom de dieu, cette première partie dure une heure. En plus de foutre en l'air mon raisonnement de par sa durée, le film (si je peux l'appeler ainsi) ne fait que jeter les bases de l'intrigue... en gros, il ne se passe pas grand chose.
Certes, on peut enfin voir la fameuse rencontre qui est à l'origine de tout mais on reste clairement sur sa faim.

Mis à part ce problème de durée préjudiciable à l'ensemble du métrage, il n'y a pas de quoi se plaindre. Bien que l'animation marque un certain contraste avec les autres œuvres de la série, elle est tout simplement impeccable; l’identité visuelle (un des points forts de la série) est quant à elle respectée.
Si la forme reste un point fort de ce film, l'intrigue manque vraiment de substance. Le déroulement des événements est assez lent, ce qui devrait en principe permettre de mieux aborder chaque situation mais au lieu de ça on s'embourbe dans des silences à répétition qui desservent l'ensemble (à part le début qui est bien foutu). C'est d'ailleurs assez paradoxal quand on aime la série car elle nous a habitués à un Araragi plutôt loquace et souvent en introspection; c'est d'ailleurs l'un des traits de caractère faisant à mes yeux le charme du personnage. On peut se dire que c'est justement une façon de marquer la différence entre l'ancien Araragi et l'actuel et montrer ainsi que c'est son vécu qui a fait de lui ce qu'il est. Si c'est le cas je pense qu'ils auraient pu trouver autre chose que ces silences qui pèsent vraiment à certains moments, mais peut-être était-ce voulu.

Toujours en parlent d'Araragi, je trouve qu'il surjoue un peu les scènes de tension surtout celle dans le métro. C'est bien la première fois que j'ai l'impression qu'un personnage d’animation en fait des caisses pour pas beaucoup... en fait, en y repensant, c'est peut-être moi qui suis habitué aux personnages animés avec des expressions faciales qui se limitent des fois à quelques traits mal placés.

Bref, Kizumonogatari Tekketsu-Hen reste indispensable pour tout fan de la série malgré la présence de quelques défauts auxquels elle ne nous a pas habitués. Il ne reste qu'à espérer mieux pour les suites.