Tokyo Chainsaw Massacre

C'est une lecture un peu dépaysante; la majorité des Shonen auquels j'ai goûtés étant issus d'un même moule, je m'attendais à zéro surprise. Il faut pourtant avouer que ça se démarque d'emblée par une violence très peu bridée et flirtant avec le gore. Ce n'est pas vraiment ce que j'appellerai une qualité mais ça a le mérite de changer un peu.

Malgré cet enrobage sanguinolent, on a toutefois bel et bien affaire à un Shonen. Celui-ci par contre se sera débarrassé du maximum de niaiseries possibles; si le public cible est bien le même que celui de disons Bleach par exemple, Fujimoto semble enclin à l'appâter en titillant ses instincts primaires.

Il y a donc du sang et du fan service mais pas à la sauce habituelle; dès le départ l'ambiance a quelque chose de légèrement "sale", presque glauque. Il n'y a qu'à voir le personnage principal, il n'e m'a inspiré au début qu'une légère pitié assortie d'un dédain certain. C'est clairement voulu de la part de l'auteur, offrir autre chose que le modèle du héros vertueux dont on a l'habitude. C'est réussi, si bien que le sort de Denji m'a suffisamment intéressé pour continuer la lecture. De même, ses objectifs (au départ) modestes tranchent avec ce dont on a l'habitude; satisfaire sa faim et ses désirs charnels, rien de plus. Alors oui, c'est de temps en temps graveleux mais ça a le mérite de ne pas se dédire. A l'image de son héros, le manga fait preuve d'une vulgarité adolescente qui m'aura plu dans un premier temps.

A côté de ça, par rapport à l'action proprement dite on aura vu nettement pire ailleurs. Le principe des démons et tout le reste est posé et respecté de façon assez satisfaisante (au début du moins).

L'histoire ne traîne pas et l'auteur semble avoir une ligne directrice dont il ne s'écarte pas. Nul besoin de mangas à rallonge si c'est pour que la qualité décline au point que ça en devienne indigeste, Fujimoto l'a compris.

Il aura la décence de mettre en place des enjeux dignes de ce nom et de montrer que les "gentils" ne sont pas à l'abri de se faire dézinguer.

Au vu de ces nombreuses qualités énoncées, ma note semble étonnamment basse...

Et ben non.

Malheureusement il y a bien souvent un hic quelque part et dans ce cas-ci c'est tout qui part en vrille au fur et à mesure qu'on se rapproche de la fin. Vrais ou faux twists peu intéressants et mal amenés, Denji qui devient un symbole d'héroïsme d'un coup et j'en passe.

Et quand vient la fin, en fait ce n'est pas la fin. Comment dire, je me sens un peu floué.

Etonnamment, je suis quand même curieux de voir la suite, à suivre donc.