Klaus
7.7
Klaus

Long-métrage d'animation de Sergio Pablos et Carlos Martínez López (2019)

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Vous vous souvenez de l'époque, pas si lointaine, où à Noel on avait des grands films d'animation au cinéma tandis que la télévision et la location de vidéo était consacré à des suites Disney ? Et bah l'année 2019 a vu l'inverse, avec une suite Disney au cinéma (dont les retours semblent être mi-figue mi-raisin) tandis que la bonne surprise semble être un film diffusé exclusivement via Netflix.


Klaus est vraiment bizarrerie en soit : c'est un film espagnol sur des gens vivant en scandinavie, c'est un film grandement réalisé en animation traditionnelle (avec des touches de CGI par-ci par-là) à une époque où tout le monde est passé à la 3D, c'est un film réalisé sur 9 ans qui doit sa survie à une boite qui a pour habitude de saborder les projets risqués et c'est un film avec une pointe de subtilité... par la même personne à laquelle on doit Moi, Moche et Méchant. Et surtout, c'est un film de Noël dont la trame est explicitement : "le Père Noel est un mythe, on vous explique pourquoi." Sacrilège.


Et ça fonctionne VACHEMENT bien. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas vu un script aussi solide : où comment un facteur traine savate et un homme des bois taciturne (le Klaus en question) vont redonner vie à un village morne en faisant des cadeaux aux enfants. Le tout est basé sur une situation assez originale : on est dans une ville où tout le monde se déteste, où la guerre entre voisin est basée sur une tradition millénaire qui s'encre par des incivilités placées au rang d'acte de la vie quotidienne.


Le film ne cesse jamais d'être fun : que ce soit en martyrisant son personnage principal (à la manière d'un Kuzco qui commence fainéant et arrogant et fini par devenir une bonne personne) en créant des situations absurdes (l'arrivé dans le village est un grand moment) en mettant en scène des personnages idiots (les deux familles qui se haïssent) ou en mettant en plus des tas d'éléments qui vont créer, à l'insu des personnages la légende du père noel.


Alors oui, le film est prévisible et sert un déroulé qu'on voit venir dès le départ (par exemple : dès le moment où l'on voit l'institutrice désabusée et reconverti en poissonière, on sait qu'elle sera le love interest du personnage principal) mais tout l'intérêt est plutôt de voir comment la légende va se construire d'elle même via,les quiproquos et les différents éléments déclencheurs. Le film n'est jamais lourd et ses personnages sont tous attachants même ceux qui pourraient avoir un caractère jugés comme détestable. (Même le capitaine-troll est marrant alors qu'il se comporte comme un connard dans toutes ses scènes.) Il est même parfois subtil dans son traitement (notamment la question du deuil) et prône une philosophie qui fait quand même plaisir dans une période très individualiste, à savoir qu'il faut savoir faire des bonne actions sans rien en attendre en retour.


Et surtout, la fin est très bien écrite puisque...


... au final, elle raccroche les wagons avec le mythe du pere noel puisqu'au final, on laisse une fin ouverte où il est probable que le père noël soit un fantome.... heu, un être magique qui apparait tous les ans.


Bref, je pense qu'il s'agit d'un des meilleur film que j'ai vu cette année et je le mets instantanément dans ma liste des "futurs classiques de noel."


Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : OUI ! Clairement, indubitablement, oui !


Possibilité de remake : Un autre film avec la même équipe, la même patte graphique (et au cinéma)


Le détail qui m'agace : Je sais que c'est obligatoire pour avoir un conflit à un moment... mais je trouve que le fait que Jasper ai menti (enfin surtout qu'il est resté muet) sur le but véritable de ses actions aurait dû provoquer une colère moins radicale de la part de ses proches : l'important c'était surtout qu'il ai créé le projet, non ?


Suis-je le seul ? A être au final, déçu de.... ... ne pas l'avoir vu au cinéma. Je sais que c'est paradoxal avec mes positions en la matière de "tu sais un grand écran, on s'en fout, c'est l'histoire qui importe" et de "toute façon le cinéma c'est vraiment trop cher" mais je crois que j'aurais vraiment bien aimé le voir en salle.

le-mad-dog
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le 7 déc. 2019

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Mad Dog

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