Mark Atkins. Ce nom ne m'est pas totalement inconnu puisqu'il s'agit du réalisateur à l'origine du sympathique mais néanmoins décevant Lords of the Dragon ou encore de Merlin et la Guerre des Dragons (souvenirs, souvenirs). Ainsi, je reviens vers lui à la charge avec le visionnage de Knight of the Dead, un film de Med-Fan si l'on peut dire avec une très légère touche de Fantasy Arthurienne si on veut vraiment chipoter mais l'étiquette Med-Fan nous satisfera amplement. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce genre de film ne m'avait pas du tout manqué.
Nous suivons les périples d'un groupe de chevaliers, plongés en pleine période de peste et devant amener un artéfact en lieu sûr. Mais une peste des morts va se mettre en travers de leur chemin.
Pas davantage de spoil.
Alors... De manière générale, je ne suis pas contre le fait de réaliser des films ; je tenais tout de même à le signaler au cas où ; mais il y a des limites à respecter. Je ne connais Mark Atkins que de noms et grâce (ou à cause, selon le point de vue) à ces quelques films de pseudo-Fantasy et je suis sûr qu'au fond, il essaye de proposer des choses biens, cela s'est ressenti dans Lords of the Dragon. Mais pour Knight of the Dead, on est plutôt loin du résultat auquel je m'attendais.
On va commencer dans l'ordre et donc, par l'histoire.
Dans les grandes lignes, elle est plutôt sympa : utiliser la peste noire pour nourrir son intrigue et donner raison à l'existence de zombies (car rien que la pochette - qui en passant est un foutage de gueule absolu - du film nous indique très clairement qui sont les antagonistes principaux) est bien pensée. Originale, ça, par contre, il faudrait vérifier. Bien pensée donc, et cela aurait été parfait si, dans l'introduction, il n'y avait pas autant de descriptions médicales et anatomiques poussées, creusant ainsi un énorme fossé entre le vocabulaire employé et la période où se déroule le film. Question immersion, on ne peut qu'être incroyablement déçu. Néanmoins, une petite mention pour l'introduction qui nous présente quelques images d'archive de la Peste Noire. La référence demeure plaisante.
A la suite, le fait de survivre en territoire zombie est, pour le genre de la Fantasy, plutôt original.
Passons rapidement aux acteurs et personnages.
Après avoir remarqué la présence de Dylan Jones que l'on retrouve également dans Lords of the Dragon (décidément), on peut facilement conclure qu'il était plus investi dans ce dernier que dans ce film. Pour le reste du casting, pas grand chose à dire si ce n'est, parfois, des jeux d'acteur à la limite du ridicule.
Pour les personnages, c'est extraordinaire de noter à quel point on n'a aucune sympathie pour les personnages. Bon, ce n'est pas totalement vrai, il y a deux personnages que j'ai plutôt apprécié dont le prêtre qui, à mon humble avis, demeure le meilleur personnage - si ce n'est même atout - du film. Autrement, nous sommes sur des protagonistes sans grande profondeur, ce qui est bien triste il faut l'avouer.
Côté effets spéciaux. Mouais...
Autant certains éléments, notamment de décor, sont intéressants, autant le reste est décevant. Les zombies sont... limites (on retrouve le même principe de maquillage que dans Knight of the Damned donc on nous offre du très très lourd) même si ce n'est pas catastrophique mais visionnant un film de zombies, on peut s'attendre à un certain travail sur ces créatures. Et bien évidemment, l'énorme problème (avis personnel) de ce film est d'utiliser des effets numériques pour matérialiser le sang. Et je déteste profondément ce procédé ! Tout comme je déteste l'utilisation abusive, et dans ce cas presque inutile, des ralentis qui éternisent des scènes censées être rapide.
Pour le combats, nous avons le droit à quelque chose de dynamique, ce qui fait agréablement plaisir, il faut l'avouer.
Pour les paysages, il faut également avouer que le panorama de montagnes désertes, un peu désolées, donne un côté authentique à la quête et à l'épidémie de zombie. J'ai d'ailleurs l'impression que de nombreux décors ont été réutilisé du tournage de Lords of the Dragon (pour le château en ruine du début ou même les montagnes) mais bon, ce n'est pas quelque chose que je trouve pertinente pour rédiger une critique, surtout sur un film de ce gabarit.
Pour la musique, elle est portée disparue.
Knight of the Dead est un film extrêmement maladroit, qui tente des choses peut-être bonnes sur le papier mais qui, à l'écran, donne un résultat confus et très limite. L'idée donc de base est assez bonne mais derrière, les moyens pour parvenir à un résultat convenable ne sont pas employés à bonne escient. Finalement, le seul élément qui "sauve" le film reste le personnage du prêtre, qui finira d'ailleurs par être le héros de l'histoire car c'est le seul protagoniste qui possède un véritable travail d'écriture et auquel on parvient à s'attacher. Mais évidemment, ce n'est pas avec un seul personnage - même sympathique - que l'on fait un bon film. C'est une déception donc pour une réalisation qui avait probablement un bon potentiel. On ne peut pas réussir à tous les coups dirons-nous.
Et n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !