Après plusieurs années d’inactivité derrière la caméra, Eli Roth revient sur nos écrans dans le but d’esquisser nos futurs cauchemars. Après un Cabin Fever rempli en clin d’œil du cinéma de genre 80’s, les deux premières parties désormais cultes que sont Hostel 1 et 2 ainsi que prochainement son The Green Inferno tout droit inspiré des films de cannibales des années 70 étant resté bloqué 2 ans sans trouver de distributeurs.
Le point commun entre chacune de ces œuvres semble ici évidente il s’agit de films ayant chacun marqué leur génération par le biais d’un usage d’effets spéciaux gore gargantuesque mais également une touche d’humour noir que trop peu de réalisateurs de films d’horreur actuels tendent à oublier.
Eli Roth est ainsi connu aux côtés de Rob Zombie comme un des derniers gardiens du cinéma d’horreur de qualité ayant pour but la grande distribution.
C’est alors que Mr Roth décide de nous pondre un tout nouveau film : Knock Knock. A la surprise général , son réalisateur annonce qu’il ne s’agira pas d’un film d’horreur mais bien d’un thriller ne contenant aucune trace d’hémoglobine .
Le réalisateur désirerait donc se diversifier et s’éloigner du monde du cinéma de genre ?
Knock Knock nous mène droit vers un film de kidnapping. Le film repose ainsi sur le slogan , « N’ouvrez jamais aux inconnus ».
Eli Roth a ainsi sélectionné pour la réalisation de ce projet comme acteur principal : Keanu Reeves.
Keanu Reeves sera alors ainsi la proie de deux jeunes femmes le séquestrant dans sa villa.
Ce qui a de quoi déconcerter comme rôle contrairement à ces choix habituels ( Matrix, 47 Ronin … )
Le film est découpé en deux parties distinctes comme la plupart des films d’horreur des années 80 ou encore des rape and revenge.
Le film pourrait être qualifié en cela de rape and revenge du fait de son contenu. Cependant il ne répond pas aux codes principaux. On pourrait ainsi voir le film dans la même mouvance que Funny Games ou encore Hard Candy de façon beaucoup plus sexuelle.
Le film est alors mené d’une main de maître à tel point qu’il s’agit peut être d’une des plus grandes réussites de Eli Roth. La mise en scène est efficace sur tous les plans.
La musique en est ainsi un parfait exemple avec une ouverture des péripéties sur Detroit Rock City de Kiss. Cependant la musique ne s’arrêtera pas là et deviendra un élément central du film jusqu’à parfois être utilisé en guise de sévices.
Les plans sont parfaitement réalisés avec une organisation de l’espace à toutes épreuves dans cette maison qui à la fin du film ne cache plus aucun secret. Eli Roth sait tenir la caméra et viser juste.
L’environnement et les couleurs sont très bien retransmises offrant une plongée en apnée de 1 h 30 dont chacun d’entre nous risque de se souvenir.
Les dialogues sont menés avec brio en jouant durant la première partie du film sur de nombreux clichés du cinéma d’horreur ou plus largement du cinéma gros budget américains. « Ainsi en quoi une blonde bourrée de PIP devrait elle être inoffensive et dénué de toute inventivité? »
Eli Roth nous présente ainsi de façon continue chaque pièces, objets ou personnages qui seront réutilisés pour le cauchemar du personnage principl
Il nous fera également de nombreuses frayeurs abordant des sévices qui parfois ne seront pas réalisés comme lors de la scène de « castration s’étant déroulant dans Hard Candy.
Les touches d’humour noirs si chers à notre réalisateur sont toujours présentes et réparties avec un savoir faire magistral. Cet humour rappelant parfois le très réussi Tusk de Kevin Smith sorti l’an passé.


Eli Roth à travers ce Knock Knock touche un public plus large et parviendra à conserver son auditoire ! Il nous prouve ainsi qu’il rejoint petit à petit les plus grands metteurs en scène du genre sans jamais trop se répéter.
Knock Knock est ainsi un thriller psycho-sexuel à rebondissements d’un grand charisme. Un film marquant et sachant jouer avec les différents codes du genre. Contrairement à d’autres réalisateurs de films gore actuels ( Alexandre Aja ) , Eli Roth a réussi son évolution en dehors du cinéma gore et on peut l’en remercier.
Désormais il ne s’agira plus que d’une quinzaine de jours avant de découvrir le très attendu, saignant et controversé : …. THE GREEN INFERNO !

Shauni_Tarantino
7

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le 30 sept. 2015

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