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Cet article est garanti à faible teneur en spoilers.


Taper sur des vieux films fauchés en VHS ou d'obscurs long métrages venus tout droit de contrés par nécessairement réputés pour la qualité de leurs productions cinématographiques c'est bien gentil mais il faut le reconnaitre ce sont là des cibles bien faciles à chroniquer et parler uniquement de telles œuvres c'est un peu comme être un tueur à gage assassinant seulement des tétraplégiques. Aujourd'hui il est donc temps de passer aux valides, en d'autres termes aujourd'hui on attaque du film récent voir même très récent et aussi américain que de la sauce barbecue, bon pour le film plein au as on repassera (enfin c'est un huis clos donc trois millions de dollars de budget ça reste plus que correcte).


Ce sera donc Knock Knock, le dernier bébé d'Eli Roth qui va passer sur ma table d'opération. Thriller érotique (d'après Wikipedia, personnellement je ne savais même pas que ça existait, comme quoi on en apprend tout les jours) avec au casting Keanu "tête de loutre" Reeves et d'autres gens vachement moins connus même si on peut malgré tout signaler la présence de l'épouse du réal, Lorenza Izzo (on aurait pu crier au piston mais c'est probablement la meilleur actrice du film alors on va se contenter d'approuver). Maintenant reste à savoir si le film sera à l'épreuve du bistouri et du scalpel... Rien n'est moins sûr. Alors pour ceux qui ne connaitrai pas le sieur Roth sachez que c'est le réalisateur très subtil et raffiné des extrêmement salissants (à défaut d'être extrêmement qualitatifs) Hostel et Hostel chapitre II et du nettement plus rafraichissant Cabin Fever, en bref on a affaire à un monsieur qui aime le cinéma de genre, les films bis et le gore qui tache. De ce fait Knock Knock peut décontenancer car tout ces ingrédients sont absent du long métrage, d'après le réalisateur lui même pour des raisons de variété puisque le film sort quasiment au même moment que The Green Inferno, autre film de Roth qui s'avère être un film de cannibales (soit la quintessence du gore et du bis... Et du mauvais gout aussi mais chut...), alors le film est il impersonnel et dénué de la patte de son auteur (pour peu que l'on considère Roth comme tel) mais surtout est il suffisamment réussit pour qu'il mérite que vous dépensiez pour lui votre argent durement acquis ?


A cette dernière question je l'annonce sans détour, pour moi la réponse est non, (en même temps parler d'un bon film dans Le Monde Merveilleux Du Caca avouez que serait un drôle de paradoxe) le film est chiant, assez mal joué, très lourdement mis en scène, pas palpitant pour deux sous (le comble pour un thriller) et écrit avec la finesse d'un porno sado-maso allemand bas de gamme, en revanche les questions concernant le style de Roth et sa présence ou non dans le film son plus ardues à résoudre. Mais pour mieux rendre compte de la chose commençons par le commencement.


Knock Knock c'est donc l'histoire de Evan "tête de loutre" Webber, architecte de profession, mari et père de famille tout ce qu'il y'a de plus normal (En vrai non mais j'y reviendrait car c'est probablement l'un des points les plus mal foutu du film) qui alors qu'il se trouve seul chez lui un soir de fête des pères commet l'ultime erreur du thriller/film d'horreur, ouvrir la porte à des gens (surtout quand ils sont deux et qu'ils ont l'air gentils) en l'occurrence deux jolies jeunes femmes qui vont non pas lui emprunter des œufs ou essayer de lui vendre des bibles, mais lui demander l'autorisation d'utiliser son téléphone. Rapidement les demoiselles s'imposent dans la maisonnée et vont à défaut d'assassiner son chien et de le tabasser à coup de club de golf jouer les tentatrices avec le "pauvre" père de famille qui ne tarde pas à céder, ce qu'il pourrait bien regretter...


Si le pitch fait penser à un home invasion tout ce qu'il y'a de plus classique le film se veut en vérité plus fin, cependant chaque chose en son temps, donc avant de vomir sur le fond vomissons sur la forme !


Premièrement la réalisation en elle même qui se révèle être très pataude et surtout dénué de la moindre subtilité. C'est bien simple c'est un peu comme si Eli Roth avait troqué sa mise en scène habituelle et à peu près efficace à défaut de casser des briques contre une réalisation plate et bourré de gimmicks d'une subtilité digne des meilleurs placements produits pour marque de soda (dont nous tairons ici les noms), un exemple typique lorsque Evans cède aux avances des deux filles, pour bien nous souligner que ce qu'il fait est très très très vilain on nous bombarde de gros plans débullés sur les photos de familles, photos qui seront ensuite bien évidemment brisé au fur et à mesure que les choses avanceront et donc que les événements porterons préjudices à la famille. Si l'ont peut souligner quelques chouettes choix de cadres dans les couloirs de la maison qui transforment avec une relative habileté un lieu de vie familier en labyrinthe inquiétant on aura en revanche plus de mal avec les quelques plans aériens qui ne sont guère que des ellipses temporelles un peu stylisé.


Pour ce qui est de la direction d'acteur, Knock Knock est à nouveau une première dans la carrière de Roth puisqu'au milieu des acteurs peu connus qui constituent habituellement ses casting, le réal s'offre ici une tête d'affiche en la personne de Keanu "tête de lutrinae" Reeves dans un rôle que l'on pourrait qualifier de contre emploi vu que notre ami au faciès de mustélidé aquatique est surtout connu pour ses récents rôles de héros de films d'action. J'ai toujours eu beaucoup de mal avec le jeu d'acteur de Reeves que je trouve très monolithique et souvent dans le sous jeu, alors autant dans des films comme Matrix ou le récent John Wick on peut être aussi inexpressif qu'un tabouret sans que ce soit un véritable problème, mais on est ici dans un thriller, un genre ou les performances d'acteurs sont, au même titre que le scénario, un élément capital du film. Alors forcément, quand l'acteur principal donne le plus souvent l'impression de se faire chier comme un rat mort de vieillesse dans le désert du Nevada, l'immersion et surtout la tension en prennent un sacré coup. Mais les vrais problèmes arrivent quand Keanu Reeves tente de jouer la colère ou la peur, c'est alors une toute autre facette de son jeu d'acteur qui se révèle, le sacrosaint sur-jeu ! Dans ces moments là on se surprend à rire devant ce film pourtant à priori assez sérieux. (c'est souvent à ce moment là qu'on s'aperçoit qu'il y'a vraiment gros problème) Pour ce qui est des autres acteurs disons qu'on tape souvent dans le sur-jeu (même si dans le cas de deux filles ont peu vraisemblablement supposer que c'est un choix de direction d'acteur), en bref c'est pas de ce côté qu'on va trouver la consolation.


Mais le truc ultimement foireux qui donnerait un peu envie de s'exploser la boîte crânienne sur le fauteuil d'en face (ou d'exploser la boîte crânienne du type assis sur le fauteuil d'en face si vous avez des tendances violentes) c'est l'écriture du film, c'est bien simple même en retournant dans tout les sens tel des Rubik's cubes (quoi vous vouliez une autre comparaison ?) l'intégralité des interviews du réalisateur, je n'ai pas réussi à retrouver la moindre de ses intentions dans le résultat final. (après c'est peut être moi qui suis un peu con) Je me suis déjà plein du manque de finesse du film mais quand on veux faire comprendre des points importants de scénario sans rien montrer de concret (Evans est censé être frustré par sa vie sexuelle et on nous le montre prendre le refus de sa femme à avoir des relations sexuelles en plaisantant) la compréhension des messages du film en prends un coup.


Finalement on retrouve bien des habitudes de Roth dans le film... Mais c'est malheureusement celle qu'on aurait plutôt voulu éviter ! On se coltine la même écriture balourde et jamais juste qui s'imagine pourtant être fine et subversive, doublé des même dialogues ridicules au possible qui donne parfois l'impression d'avoir à faire à un nanar un peu mieux réalisé que la moyenne. Précisons cependant qu'au moins, les autres films d'Eli Roth avait le mérite de bien faire passer leur message, aussi banal soit-il.


En fait au bout d'un moment (environ vingt minutes) passé sur Knock Knock on se déconnecte du film et on trouve d'autres moyens de s'occuper, comme la recherche des symboles phalliques divers et plus ou moins subtils qui jalonnent le film, en essayant de deviner à quel cliché on va être ensuite condamné, voir même en se riant des nombreuses scènes risibles au possible qui composent le film le tout culminant en un climax moisit au possible, la partie de cache-cache la plus crétine et la plus mal foutu (et accessoirement la plus courte) qui m'ait été donné de voir au cinoche depuis bien longtemps, à tel point que j'ai pu sentir des relents du très étronifiant American Nightmare me revenir dans la tronche.


Bon tout n'est pas non plus intégralement foiré, ont pourra par exemple souligner les efforts fait sur la bande-son (en même temps finir le film sur une musique des Pixies plutôt intelligemment placé, évidemment je ne pouvait qu'approuver... Même si ça fait curieusement penser à un certain Fight Club) et on appréciera également la fin vraiment très drôle. (et pour une fois de façon parfaitement volontaire)


Finalement j'ai un beaucoup de mal à comprendre à qui s'adresse le film, les fans de Roth seront probablement déçus par l'absence quasi total d'hémoglobine, les fan de thriller et autres home invasion déçus par le suspens inexistant et les amateurs de cinéma seront à priori déçus tout cours.


Maintenant si vous y tenez vraiment, si vous n'avez rien d'autre à voir ou que vous avez des places de ciné en surabondance ou tout simplement un illimité,vous pouvez tenter l'expérience, en tout cas vous ne pourrez pas dire que je ne vous ais pas prévenu !


(De toute façon, vu que je poste mes articles avec plus de retard qu'un jeu de la Team Ico, ça fait une paye que Knock Knock a été bannis des salles obscurs)


Mr. Blonde L'article complet sur le blog

Le_Monde_Du_Caca
3

Créée

le 10 nov. 2015

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