En début d'année, la TV américaine (et Bein) nous avait fait profiter d'une excellente longue interview de Kobe, sobrement intitulée "The Interview". Revenant sur des points clés de sa carrière. Je l'ai vu 3 fois avec toujours la même admiration.
Aidé par Showtime, Kobe Bryant's Muse ressemble encore un peu plus à un documentaire, format plus large pour commencer. Ici, pas d'interlocuteur, pas de questions. C'est Kobe seul face à la caméra et tout ce qu'il faut d'images d'archives évidemment pour nourrir ce film documentaire. Un documentaire qui s'étale un peu plus sur la vie de Kobe que "The Interview".
KB' Muse alterne constamment entre deux parties pour nous éviter la monotonie : Sa seconde rééducation que l'on suit quelques peu, et surtout l'autre partie, la plus captivante : Kobe, de A à Z. L'enfance, le basket, la famille, la NBA. Le désir, la confiance, la joie, la peine, la tristesse, la force, la haine, la vengeance. Kobe se dévoile.
On retrouve des images de Kobe plus jeune, il nous raconte les débuts de celui qui deviendra l'un des meilleurs joueurs de NBA. Très vite les bancs de la NBA, la confiance en soi qui l'a toujours accompagné. Des premières belles années. La chance, qui pour la première fois l'accompagne aussi dans sa vie privée. Lui, le solitaire, qui a passé son enfance à voyager, plus qu'à se faire des amis. Il tombe amoureux, rapidement, et se marie.
Un bébé, une fille. Très vite l'excellence, en NBA. Le titre. Dans la ville qu'il a toujours aimé, l'équipe qu'il a toujours chéri. La vie parfaite, la vie rêvée. Mais l'obsession, toujours plus, toujours plus passionné par le basket, toujours plus d'envie, toujours plus exigeant envers lui-même. Comment concilier son travail et sa famille ? Difficile. Un couple qui ne s'entend plus. Mais qui persévère, ensemble, malgré ce stress permanent, cette tension permanente. Une fausse couche, un bébé qu'ils attendaient mais qui ne viendra jamais. LE STRESS. Kobe, le responsable ? OUI. Le stress, SA faute.
Kobe a merdé. Kobe a merdé. La NBA, est-ce que ça vaut encore le coup ? La tristesse infinie. La fausse couche, sa faute ! Abandonner, privilégier sa famille ? Il y pense, un peu, mais trop d'amour pour le basket. Les nuits blanches, la nuit, seule, au milieu d'un terrain de basket. Lui se revoyant plus jeune : "Qu'est que ce tu ferais, là, maintenant que t'as merdé ?"
Kobe aime le basket et va devoir dissocier vie privée et basket. Le Kobe coupable et le Kobe All-Star. Vaincre les critiques et provocations. Se créer son monstre : THE BLACK MAMBA, fait de sang-froid et de haine. Toute sa rage laissée sur le parquet. Des dunks toujours plus violents. Des shoots clutchs toujours plus insolents. Kobe va retourner gagner des titres. Seul, sans Shaquille. SANS SHAQUILLE. Pour se le prouver, pour nous le prouver. Avec une équipe qu'il forme à son image, agressive. Toujours plus agressive et enragée. Des lions. La même volonté.
La blessure, la première longue blessure de sa carrière. La rééducation. Seul dans sa salle de sport, en noir et blanc. Le silence. Revenir plus fort. Marquer plus de points que Michael Jordan. Rien que ça. La nouvelle blessure, putain. PUTAIN. Le corps qui lâche ? Un signe ? Une carrière qui doit prendre fin ? Kobe n'accepte pas l'échec. C'est quoi ce mot, L’ÉCHEC ? JAMAIS. Il reviendra. En attendant, il est seul, au Staples Center, et il shoote, encore. Encore. Encore.
Kobe est un putain d'orateur et c'est toujours aussi bon de l'écouter parler. Avec toute sa hargne et confiance en soi. Monstre. Et les images, lui seul face à la caméra, d'autres images, souvent filmées dans la "simplicité" du noir & blanc. La musique... C'est beau. Très beau.
Vous pouvez le voir en vostfr ici : http://basket-infos.com/2015/03/29/documentaire-lintegralite-de-kobe-bryants-muse-sous-titre-en-francais-hd/