Dépouillée de son armée partie se battre au Moyen-Orient en 1942, les autorités australiennes ne peuvent envoyer au combat, en pleine jungle Néo-Guinéenne, que de ridicules groupes d’appelés sous-entraînés, sous-équipés, très vite malades et sous-alimentés, pour arrêter des soldats japonais aguerris progressant vers l’Australie. Tiré d’un épisode pathétique, historique et finalement héroïque, on s’embarque dans l’expédition d’un de ces pauvres bataillons de gamins amateurs, qui se font littéralement dessus, partis dans l’enfer vert pour tenter ils ne savent même pas quoi. Paludisme, dysenterie, faim, intempéries, épuisement, comme si leur torture environnementale était insuffisante, ces agneaux envoyés à l’abattoir se trouvent bientôt confrontés à une guerre cruelle, ne pouvant aboutir qu’à l’humanisation et l’animalisation simultanées qui conditionneront leur survie.
Ce très humain film australien se laisse voir, par des acteurs convaincants, des personnages poignants et des abominations qui nous cramponnent dans nos fauteuils. Les affres de la jungle et la fabrication des liens, même sans originalité particulière, sont efficaces. Mais bon, le message qui se veut essentiel m’a laissé dans la tiédeur et le discrédit, c’est vraiment dommage. Il tente d’en faire une aventure transcendante de l’homme par le courage, la guerre et la douleur, là où ne résultent que blessures, désolation, plaies et zombifications, carrément revendiqués par cet atroce épisode de guerre. L’hommage et le véritable intérêt de ce très atypique film de guerre réside dans la bravoure de ces cadets perdus dans un double enfer, et surtout à l’incongruité historique de cet épisode lamentable de la Seconde Guerre Mondiale.