Kommunalka
6.8
Kommunalka

Documentaire de Françoise Huguier (2009)

Passer de l'immobile à l'animé est l'ambition de Kommunalka. À partir d'un ancien projet photographique, Françoise Huguier réanime les spectres et les traces fixés sur papier en une histoire de mouvements : les images de cinéma, bien sûr, mais aussi les soubresauts secrets d'armées humaines oubliées. Quand les proscrits ont pris l'habitude de se taire, isolés dans leurs ghettos, des films comme celui-ci animent les paroles et les affects de ces négligés que l'on tend pour une fois à écouter et regarder.

D'un œil amusé, on pourrait être tenté de rapprocher ce mode de vie d'un Loft Story non consenti. L'impression diffuse et justifiée d'être à tout moment épié ou entendu imprime aux occupants la tradition de la méfiance. Chacun s'ignore socialement tout en lorgnant avec dégoût ou avidité les faits et gestes du voisin. Le risque est grand pour le documentaire de se contenter de ça, d'une illustration un peu glauque de la contiguïté humaine. L'habileté de Françoise Huguier est de conférer à tous une personnalité, une individualité.
Boudpu
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Top 10 2009

Créée

le 26 juil. 2010

Critique lue 211 fois

1 j'aime

Boudpu

Écrit par

Critique lue 211 fois

1

Du même critique

G.I. Joe : Le Réveil du Cobra
Boudpu
1

Critique de G.I. Joe : Le Réveil du Cobra par Boudpu

Arnold et Willy disaient, dans leur grande sagesse, qu'il faut de tout pour faire un monde. Et même s'il est important d'écouter son cœur, il est parfois nécessaire de mettre en branle le gros...

le 26 juil. 2010

10 j'aime

Un homme et son chien
Boudpu
2

Critique de Un homme et son chien par Boudpu

La nouvelle a déjà fait le bonheur de Michel Drucker : Jean-Paul Belmondo revient au cinéma pour un remake d'Umberto D. (De Sica, 1952), signé Francis Huster. Disons-le sans détour, et en l'absence...

le 26 juil. 2010

5 j'aime

Dans la ville de Sylvia
Boudpu
8

Critique de Dans la ville de Sylvia par Boudpu

Dans la ville de Sylvia pose son regard dans Strasbourg, ses terrasses bo-bohèmes, ses ruelles labyrinthiques... Et ses femmes. Le scénario est d'une sécheresse lapidaire qui effraie toujours un peu...

le 26 juil. 2010

4 j'aime