En voilà une aventure qu’elle est bien!
Excusez my french mais je ne m’y attendais tellement pas que je suis un peu retournée.


A la toute fin de la guerre du Viet Nam, les Etats Unis envoient sur une île du pacifique nouvellement découverte grâce à la récente technologie satellite, une équipe scientifique, accompagnée de la mystérieuse agence Monarch et d’un bataillon de soldats qui auraient tous dû rentrer chez eux au lieu de faire ça, un charmant et bien coiffé guide spécialiste de la jungle, ancien des services secrets britanniques + une photographe.
Sur l’île les attend Kong, qui n’est pas encore le King, et Kong est pas content de les voir débarquer pour bombarder son île.
Car en effet, quelle meilleure idée pour tester les éléments rocheux de l’île que de balancer des bombes dessus! L’excuse est un peu pauvre surtout que l’île est valorisée pour être une sorte d’Eden intouché. Mais passons, il faut que nos très nombreux héros et autres gabonis (cf Tarzan l’Homme Singe) affrontent Kong.
En cela, on est pas déçu! A peine arrivés sur l’île que voilà nos piètres humains confrontés à notre héros.
Comme beaucoup de films de monstres et d'exploration de ce début de siècle, c’est l’humanité qui est l’ennemi plus que le monstre. On revient aux archétypes créés par Mary Shelley.


L’équilibre dans celui-ci entre monstre/héros et « les hommes sont tous des pourris et les animaux ont raison » est bien maintenu.
Si on le compare aux Kongs précédents (sur ce plan uniquement), il est plus proche du King Kong de 33 mais dépasse celui de 2005 dans son approche du grand singe.
En effet, en 1933, Kong est un monstre, il mange ou fait dieu sait quoi à des sacrifices de genre féminin mais son innocence est évidente face à la corruption des hommes sans pour autant aller trop loin. Le Kong de 2005 va trop loin justement en humanisant son monstre au delà du raisonnable, mettant totalement sous le boisseau son animalité pour en faire un gros nounours à la libido en sommeil mais aux sentiments amoureux gigantesques, sentiments qui sont réciproques en plus!
Ici, on atteint un bon équilibre.
Kong est sans pitié, j’en veux pour preuve la première rencontre où chaque hélicoptère se fait plomber en rythme et avec panache (vive l’hélicoptère lourd transformé en batte de baseball !) mais il le fait pour une raison et pas par violence aveugle.
Ici, les humains ont tort encore une fois mais on ne peut nier l’évidente animalité de Kong. Il est donc plus proche de la version de 1933, la sexualité déviante en moins (il a une ou deux scènes avec Brie Larson mais la tension sexuelle est absolument impalpable, merci beaucoup).


Kong est vraiment la star du film. Il est interprété par Toby Kebbel (qui a aussi un rôle d’humain histoire de montrer son visage). Kong est gigantesque, imposant, moins gorille que celui de Jackson. Il se tient essentiellement debout comme celui de la version de 1976 mais on a pas l’impression de voir un type en grenouillère
Il est effrayant juste ce qu’il faut, impressionnant sans aucun doute et extrêmement bien fait. Bref Kong rules!


Du côté des humains, si le casting est solide, les personnages le sont moins. On a 0 développement, 0 histoire mais en fait, je m’en contrefiche avec force. Je n’ai pas besoin d’une tragédie grecque au milieu des oiseaux dinosaures et des attaques de monstres. Nos humains nous amènent là où nous devons être et il n’ont pas d’autre raison d’être que de se faire boulotter, trucider, découper, cracher et pour certains de survivre.
Le seul avec un tant soit peu de développement est le Colonel Packard interprété par Sam Jackson (impeccable en pleine zone de confort). Packard tient le rôle de l’abruti qui n’a rien compris à l’histoire et s’enlise dans ses certitudes et préjugés « Tuons la bête! » (comme dirait Gaston). Mais le personnage par petites touches est un peu plus que ça. C’est un homme de guerre qui se bât quand on lui dit de se battre et qui, on le voit au début du film, est lessivé par cette guerre-ci et meurtri profondément par les pertes qu’il a subit. Cette arrivée musclée sur l’île le met en situation de combat et je pense qu’il souffre très clairement de trouble de stress post-traumatique. Il peut sembler être un c...…d mais il ne l’est pas vraiment.
Le reste du casting fait un bon boulot de Brie Larson qui n’est là que pour jouer à Pokemon GO mais trouve néanmoins sa place dans le groupe, en passant par Tom Hiddleston qui arrive, tel James Bond, à maintenir un brushing impeccable en toute situation et trimballe une carrure très honnête sur cette île infestée de bestioles (ce n’est pas son rôle le plus complexe mais il est présent et impliqué), par John Goodman au rôle très ingrat de machine à exposition mais qui par sa seule présence arrive toujours à convaincre, jusqu’à John C Reilly, rayon de soleil du film comme toujours, avec un rôle vraiment savoureux.


Les scènes d’actions sont dynamiques et bien gérées. Pas d’épilepsie à l’horizon. Le côté sépia et orangé des images très 70s fait merveille (et très hommage Apocalypse Now bien sûr).


Franchement, j’étais très reticente concernant ce film, entre remake et reboot, je ne savais pas trop à quoi m’attendre et au final c’est un bon gros film de monstres, qui fournit du monstre et qui fournit bien, qui tient en haleine et n’ennuie jamais. Un vrai divertissement, sans prétention aucune, et qui ouvre en fanfare la série des monstres Toho à venir : Godzilla (celui de 2014 ferait parti de cet univers), Mothra (mon préféré), Rodan et Ghidorah, entre autres ou pour commencer.

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le 4 juin 2018

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Anilegna

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