Donc, et Kong ?

Olalalalalalalala.

Bon bah voilà j'ai vu l'nouveau Kong. C'était pas bien. En gros le métrage ne sert à rien, s'esthétise à outrance pour rien, développe un bestiaire qui n'a ni pertinence, ni originalité ni utilité, ne s'embarrasse ni de personnages, ni de mise en scène, essaie de m'aguicher sans honte avec ma playlist Spotify mais en fait n'importe quoi, semble se foutre royalement de tout, de son histoire jusqu'à ses scènes de confrontation, s'appelle Skull Island mais en a pas grand chose à carrer de l'île non plus et n'est même pas fichu d'être assez franc dans son ridicule pour se rendre drôle un minimum.

J'suis pas sûr de grand chose mais je sais qu'il n'y a pas de buffles d'eau géants sur la vraie Skull Island. En parlant des bêtes d'ailleurs, y a un détail qui m'chiffonne. Y a des biches. Vous avez vu les biches ? Enfin c'est surtout des boudins numériques sur pattes mais je crois que l'idée, c'était de faire des biches. C'est la première fois qu'on a un animal si commun sur Skull Island et ça fait bizarre. L'évolution a été particulièrement inspirée sur cette île puis d'un coup, elle a mis des biches. Ça devait lui manquer. Ça paraît rien hein, mais n'empêche, dès qu'tu vois une biche, tu te sens directement moins dépaysé. Et si on ajoute à ça cette mise en scène qui s'occupe à peine de son île et qui expédie sans tact ni charme tous les représentants de la faune locale, cette terre sauvage devient rapidement quelconque.

Mais on apprécie les Skullcrawlers quand même. Vous savez ces trucs que les producteurs sont allé chercher pour se sentir créatifs et éviter le sempiternel T-Rex. Ces lézards sans jambes. Bah figurez vous que j'les aime bien moi. C'est parce-que j'suis un fan de Kong, assez facile à contenter quand vous me donnez l'impression que je suis le seul à avoir remarqué un truc, j'me sens valorisé. Et comme je sais que les Skullcrawlers sont déjà présents dans le film de 33 (à la fin de la mythique scène du tronc d'arbre), j'me sens touché par ce clin d’œil. C'est une sorte de fan service et ça marche pas trop mal sur moi. Bon après tout est mal filmé, inséré dans un montage globalement dégueulasse dont la seule vocation est de faire bouger des trucs rapidement à l'écran pour ne pas perdre l'attention d'un public affamé et dangereusement impatient donc ça n'a pas plus d'intérêt qu'le reste mais voilà, ils ont repris le lézard à deux pattes entraperçu dans le film de Cooper et Schoedsack, fallait qu'je l'mentionne.

Parmi les autres clins d’œil, évidemment expédiés et inutiles mais toujours plus sympathiques que le buffle d'eau Miyazakien, il y a bien-sûr l'araignée crabe issue d'une scène coupée du film original (la scène de la fosse) et, haha on l'aime aussi celui-là, le céphalopode géant du premier King Kong vs Godzilla de 62 qui servira ici pour le dîner de Kong. Le tout servi sans une once d'amour. Comment peut-on rester si froid, si vide de toute substance quand on s'accompagne de créatures pareilles ? Y a un réalisateur derrière tout ça ? Hé ho ? Est-ce qu'un type a seulement essayé de raconter un truc avec ce film ?

Y a quand même des mythes avec lesquels on n'peut pas déconner. Kong c'est pas juste un grand super héros touffu qui punche des bestioles en beuglant, mince quoi. J'avoue, je n'avais pas envie de l'aimer ce film, mais j'dois dire qu'il m'a bien aidé. Et puis ça nous arrive tous, y a des films auxquels on tient particulièrement, qu'en aucun cas on ne saurait voir remaniés sans heurts. Bah moi ce film c'est King Kong, qui est tellement plus qu'un simple film de monstre classique à base de radiations... Et qui devient tellement insignifiant ici, dénaturé et inconsistant. J'arrive quand même à ne pas m'arrêter à ça d'ordinaire, vous savez moi, tant qu'il y a des reptiles, mais là, c'est vraiment très mauvais hein. Un clip promotionnel braillard pour un futur combat de catch.