What did you expect ?

La bande-annonce de ce nouveau Kong laissait assez peu planer le doute : on allait être en face d'un pur film de spectacle et de divertissement, et rien d'autre, et il n'y a pas de mensonge là-dessus, c'est bien ce qui nous est proposé ici. Habituellement je mêle tous les aspects d'un film dans mes critiques et ne fait pas de scission, mais là je vais faire une exception tellement tout repose sur l'aspect technique et le reste est absent.

Le scénario : une nouvelle île est découverte dans le Pacifique et un groupe d'explorateurs et de militaires est envoyé pour y enquêter, et bien évidemment la faune locale ne va majoritairement pas se montrer amicale. C'est tout. Votre neveu de 5 ans aurait pu l'écrire. Je ne suis pas un spécialiste des films sur Kong mais toutes les thématiques qui sont abordées dans Skull Island l'ont déjà été je pense dans d'autres films de la saga :

• l'homme qui débarque dans un milieu qui n'est pas le sien et y met la panique, et la nature qui se venge et reprend ses droits.


• qui est finalement le plus humain entre l'homme et l'animal ?


• la jouvencelle qui finit par toucher le cœur de Kong, et par ce biais une certaine forme de confiance qui se recrée entre les espèces, voire même une collaboration pour triompher d'une menace commune (ça c'est possiblement nouveau dans la série, je ne saurais dire, mais si vous avez vu Jurassic World, c'est totalement dans le même esprit).

Les acteurs : Alors c'est surement vendeur d'avoir Samuel L.Jackson, Tom Hiddleston, John Goodman ou encore Brie Larson au cast, mais très sincèrement, leurs rôles sont tellement creux et caricaturaux qu'ils n'ont jamais l'occasion d'exprimer leurs talents particuliers, eux ou d 'autres ça aurait été la même chose.

Les personnages : le mercenaire courageux, le méchant militaire borné, la gentille photographe, le rigolo un peu débile sur les bords, voilà hein, vous avez compris le topo. Il y a en fait beaucoup d'autres personnages, mais ils sont totalement inexploités et on se demande finalement ce qu'ils font ici : mention spéciale aux rôles de Corey Hawkins et Jing Tian, dont on ne comprends jamais l'utilité et la raison de leur présence. Ils sont scientifiques mais leur capacités ne sont jamais utilisées, ils ne servent à rien.

Alors, que reste t'il pour sauver ce film ? Et bien comme je le disais en introduction, la technique. On ne va pas nier que visuellement, c'est une belle claque dans la gueule. Kong est évidemment particulièrement bien rendu, à commencer par son gigantisme. Mais il n'est pas le seul, le bestiaire est varié, et plutôt bien introduit, usant d'un ou deux petits jump scares pour se faire à l'occasion. Au final, c'est bien fait et on trouverait presque crédible le concept de cette petite île perdue dans le Pacifique qui a évolué en parallèle du reste du monde. L'immersion est bonne, on a un peu peur de ce qui va bien pouvoir tomber sur la gueule des personnages au prochain recoin de jungle. Les scènes d'action sont réussies, la 3D qui a rarement été brillante au cinéma, sans être extraordinaire est supérieure à la moyenne .

La fin est totalement prévisible et en phase avec ce que l'on peut attendre d'un blockbuster, mais on ressort quand même avec un petit sourire satisfait que ça se soit terminé ainsi, ce qui prouve que, bien que vues et archi-revues, les thématiques du film ne nous ont pas laissé totalement indifférent.

Alors voilà, en 3D Imax au ciné, c'est très bien, mais que va t'il rester de l’intérêt de ce film quand on va le visionner sur la télé du salon ? Ben, probablement pas grand chose.