Il éjacule sur quoi Kong quand il se masturbe? Gargantua contre Kong,qui gagnerait? Est-il érasmien?

En territoire ennemi.



"who's the tree trunk?" "c'est qui le tronc géant?"
demandait feu Joe Viterelli en pointant du doigt Arnold Schwarzenneger (dans 'L'Effaceur'?),
Kong me le rappelle en dénudant en un claquement de doigt un séquoia géant entier,
comme mon père dénudait des fils électriques d'un seul coup d'opinel,
mais Kong s'en sert de matraque contre un lézard géant qui a la tête allongée d'un des monstres de Michael Keaton dans 'Beetlejuice'...



Une fois de plus, mon texte n'est pas une critique mais un postillonnage de remarques variées sans queue ni tête,
comme finissent d'ailleurs aussi pas mal des victimes de Kong...


Je n'ai hélas pas vu ce film en salle. Il a été une bonne surprise de télé où pourtant il avait tant de concurrents ce soir là. Il a même commencé en retard mais j'ai quand même voulu "juste voir le début"...puis son scénario et casting m'ont gardé avec grand plaisir jusqu'à la fin. De la pure distraction avec un peu de fond et de l'humanité.
Je découvre qu'il est écrit surtout par: Dan Gilroy (Night Call) , Max Borenstein, Derek Connolly (Jurassic World) ,John Gatins (Flight, Coach Carter, En territoire ennemi ...).


Les abeilles jouent un rôle important pour la chaîne alimentaire mondial: Kong est une sorte d'ancienne Maya l'abeille...Car le film suggère qu'il faisait partie de la biodiversité, d'un équilibre.
Et l'être humain pense trop court en détruisant sa biodiversité: il finit par se mettre en danger lui-même.
L'homme est le maillon faible luttant contre des maillons essentiels de la biodiversité.


Comme Rambo dans sa forêt, Kong fait chier personne si on ne vient pas le chercher.
Et il évite le conflit, autant se faire que peu.
Ce que wiki me dit serait un "esprit érasmien:"



« je n'entreprendrais de guerre, qu'après avoir épuisé tous les moyens de la paix »



Kong m'a cette fois rappelé qu'à l'école, on m'avait imposé la lecture de 'Pantagruel/Gargantua'
dont le gros cul et les batailles imbitables entre de différents groupes m'étaient alors plutôt passés au dessus de la tête. Kong et ses différents groupes me le rappellent:



"Pour l’allaiter, il faut le lait de dix-sept mille neuf cent treize vaches".
Comment est mort le personnage du géant Gargantua (roman un temps plus vendu que la Bible?): ce sumo gagnerait-il face à Kong?



On découvre Kong, seul au monde, sorte de dernier des Mohicans, dernier de sa famille, fin de sa généalogie...sa famille est désormais un charnier. Une image étonnante et pétrifiante dans le contexte de la guerre du Vietnam.
La photographe dit en avoir vus beaucoup.


On a toujours besoin d'un plus petit que soi.
Pardon pour mon titre mais c'était juste pour imaginer les sourcils s'élevant des professeurs en ciné des revues de cinéma du net, qui passent parfois leur tête sur SC...
Quel plaisir de retrouver Kong en magnanime et solidaire Roi chez lui.
Presque un vrai coco ce Kong. Fort avec les forts, et gentils avec les faibles.
C'est un écolo qui défend sa biodiversité. C'est presque un hippie.
Ce film m'a été une massive bonne surprise: il est sur de bêtes liliputiens querelleurs faisant face à des dangers plus grands.
Sa première scène est une très bonne idée et idéale après deux ans de covid: deux hommes se battent, tentent obstinément de s'entretuer alors qu'une menace bien plus immense fait soudain de l'ombre à leurs bisbilles habituelles et nano-nise leur ridicule querelle et chamaillerie.


J'aime le lien entre tous les personnages: tous veulent "être utiles" et refusent une forme de retraite.
Kong aussi est quasi à la retraite, ou assez fatigué, il est encore au travail de protection de son pays, de sa Nation, comme certains des autres personnages du film.
Alors qu'il est vieux, seul et le dernier de sa lignée.
Tout le début du film est la présentation en apparence classique des personnages du film catastrophe et de monstres.
On a entre autres, un retraité forcé de l'armée (Samuel L Jackson) qui comme Rambo ne sait pas pas trop ce qu'il fera après, et pense que le travail n'a pas été fait dans sa guerre: "on a pas perdu cette guerre, on a concédé" (ici, c'est le Vietnam, perdu, pas concédé, ce que tous les historiens sérieux confirment, comme le rappelle Spielberg dans l'excellent 'Pentagon papers').
Ce retraité aimait son travail.
Il est mis hors-jeu à contre-coeur.
Sa mauvaise foi macho, son aveuglement et enormissime culot et manque de vergogne est symbolique et représentent les notres: "descendez ce fils de pute" alors que c'est lui, le fils de pute.


Un autre héros, Tom Hiddleston, est un traqueur indépendant , refusant aussi la retraite et le départ car il aime aussi son travail et son utilité. Il aurait pu repartir mais il "est resté".


Puis deux scientifiques passionnés, rejetés et ridiculisés, qui refusent d'être mis sur la touche (excellents acteurs; John Goodman et Corey Hawkins, j'y aurais bien vu Igor et Grichka Bogdanoff ...).
Comme dit Ian Richardson en quasi Sherlock Holmes à Conan Doyle dans une série,



"crackpot one day, professor the next": "en science, vous être le fou du village un jour, et peut-être le phare, le lendemain".



Photos, sculptures et dessins:
L'autre passionnant et bon personnage, est le reporter et photographe de guerre joué par Brie Larson: poste quasi disparu de nos jours, si j'ai bien compris; assez indépendants à l'époque, "imbeded"/intégré dans l'armée, nos jours.
Les photos des personnages et leurs sourires introduisent une autre dimension et bonus au film.
Comme Francis Ford Coppola, le réalisateur utilise d'autres arts pour passer des infos et émotions,
tout en rendant hommage à une profession rare et belle de héros et héroïnes.

Il met aussi en scène des Photos, des dessins et des sculptures (en 3D sur des planches séparées dans la sorte de chapelle musée).
**J'ai aimé la leçon de journalisme que la photographe m'a faite: j'ai toujours cru qu'il fallait trois sources à une info mais elle me corrige en rappelant à un autre personnage:



"Mais trois sources différentes qui te racontent de façon presque quasi trop pareille une info
doit t'en faire douter."**



Bonne idée d'avoir situé l'action dans les années 1970s, limitant les moyens des personnages , moyens techniques et pyrotechniques que les décennies suivantes auront, ce qui rend le film aussi moins assourdissant et avec une bande originale bien meilleure.
J'aime dans les films les raccords étonnants: ici, un homme qui tombe dans la gueule/bouche de Kong est suivi d'un plan sur le soldat mangeant un sandwich!
J'aime ses hors-champs et ses ellipses.
Car tout n'est pas expliqué et pré mâché.
J'aime ses surprises qui ne sont pas gâchées à l'avance par le montage (parfois on nous montre des détails et gros d'avance spoîlant l'action future): par exemple, les bambous qui n'en sont pas, a été une bonne surprise, rare dans ces films.
En autre surprise, on nous présente deux personnages dés le début qui auront tout une existence dont on ne verra quasi rien. Ce sont mes personnages préférés: les deux ennemis jurés d'hier, deux amis de 30 ans. John C. Reilly, ici en mode varié et efficace.
Un très beau film sur le relativisme des conflits et des soucis.
Jean d'Ormesson racontait à l'orée de la mort, qu'il avait passé des années à faire toute une histoire de mini détails qui le rendaient fou et lorsqu'une plus grande menace arrive,
ces soucis importants n'avaient alors plus aucune valeur.
En l'occurrence, il prenait l'exemple d'une rayure sur ses bolides de luxe dont il aurait pu faire une jaunisse, et le mettait dans un rage folle,
dont il n'avait plus rien à faire, une fois qu'il avait senti le souffle de la faux de la Mort le rater à deux reprises et passer au dessus de sa tête.
Ici, c'est le souffle de deux grosses mains poilues qui a éteint le feu de la colère entre des ennemis jurés, le Japonais et l'Américain.


Un détail, qui me gêne un tout petit peu, le crâne de Kong est trop celui du yéti de mes Tintin... :-D
Un détail, qui me gêne un tout petit peu +, on a encore un personnage noir inculte...(woke alert!): le soldat qui se croyait la veille de la quille est appelé à protéger les scientifiques, dit en avoir marre d'aller "encore sur une île",
mais son camarade blanc lui rappelle que le Vietnam n'en était pas une,
pas plus que Key West où il espérait aller le lendemain.


Paréidolies:
Dans 'Mad Max Fury Road', une montagne, dans un des plus beaux plans de cinéma, se révèle Tom Hardy allongé.
Ici la carte de l'île a la forme d'un crâne.
Des falaises ont la forme d'un crâne.
Des bambous n'en sont pas.
Des montagnes sont un crâne.
Et Kong devient même soleil, le Roi Soleil?: peut-être une des plus belles introduction de personnages.
Kong m'a d'ailleurs fait penser à Hiro Hito dans le film d'Alexandre Sokourov sur sa renonciation à son ascendance divine. La même ascendance que Kong a sur les populations de l'île.


Est-ce une montagne ? Est-ce une falaise ? Non c'est superKong qui nous tourne le dos.
De son point de vue, cette histoire est d'ailleurs son 'Independance Day': "De petites soucoupes volantes envahissent son ciel, ces hélicoptères prennent position au-dessus et au sol de ses endroits préférés et qu'il protège d'habitude.... "

PierreAmoFFsevrageSC
8

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes écriture en gros plan...bruit de la plume sur le papier..gros plans sur mots et Les meilleurs films sur la solitude

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le 3 janv. 2022

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