Un docu qui fait dans l'ensemble bien honneur à tout ce que le groupe et ses (futurs ex) collègues du krautrock ont accompli, avec des intervenants de qualité et qui connaissent indubitablement leur sujet, mais qui aurait pu être mieux fait en étant moins approximatif et parfois plus complet.
Ceux qui ont lu ma critique sur Daft Punk Unchained me voient peut-être venir, c'est l'heure du chipotage (ou pas, parce que y a des trucs presque scandaleux quand même) !
Concernant les intervenants :
- Lorsque l'œuvre de Pierre Schaeffer est mentionnée, j'aurais aimé, si ça avait été possible, l'intervention d'un de ses contemporains (comme Pierre Henry voire d'un de ses proches
- La remarque va aussi pour Karlheinz Stockhausen
- Karl Bartos est là et est d'ailleurs agréable et passionnant à écouter, mais quid des autres anciens membres, surtout Wolfgang Flür ?
Concernant les crédits :
- Organisation, l'ancien groupe de Ralf Hütter et Florian Schneider, n'a jamais comporté de « The » à son nom
- Il n'y a jamais l'année de sortie des musiques dont on passe l'extrait
- On a en fait jamais entendu The Robots de tout le documentaire, lorsqu'il est fait mention du morceau, c'est la version allemande, Die Roboter qui est présentée
Concernant les trucs mentionnés mais sans extraits (alors que d'autres trucs mentionnés se sont, eux, vus illustrés, c'est pas juste, enfin je dis ça pour que les gens situent bien ce dont il est question en fait) :
- Une des deux Kometenmelodie (mentionnée par Karl Bartos eu égard à ses premiers contacts avec le groupe, il avait été mis en relation avec Florian Schneider qui lui avait demandé de la jouer avec lui pour tester ses capacités, Bartos s'étant proposé pour le poste de percussionniste)
- Neon Lights (par Karl Bartos)
- Antenna (par Karl Bartos)
- Ohm Sweet Ohm (par Karl Bartos, et surtout celle-ci quoi, vous auriez pu faire un effort)
- Fun, Fun, Fun des Beach Boys (pour le parallèle avec « Wir fahren, fahren, fahren auf der Autobahn »)
- Strawberry Fields Forever des Beatles (par Karl Bartos)
- Popcorn de Hot Butter (par Dave Ball de Soft Cell)
- L'album (No Pussyfooting) de Fripp & Eno
- L'album Another Green World de Brian Eno
- L'album Discreet Music de Brian Eno
- L'album The Second Annual Report de Throbbing Gristle
- L'album Trans de Neil Young (surtout qu'on parle d'un album où Young touche à l'électronique, ce qui est déjà assez intriguant en soi)
- Harmonia
- Ash Ra Tempel
- Faust]
- Psy Free]
- Depeche Mode
- Les New York Dolls
- Suicide
- Cabaret Voltaire
- Yellow Magic Orchestra (parfois surnommés « les Kraftwerk japonais », mais bon, vu qu'on est justement dans un docu portant sur Kraftwerk, osef apparemment, c'est un groupe parmi tant d'autres)
- Vangelis
- Jean-Michel Jarre
- James Brown
- Devo
- The Human League
- Spandau Ballet
- Duran Duran
- Chicory Tip
- L'acid house
Concernant les trucs qui méritaient apparemment pas qu'on les mentionne ou d'étoffer un peu plus le propos parce que le docu fait déjà 3 heures, on peut pas avoir oublié des trucs quand même:
- Les personnes derrière la musique de Forbidden Planet (Bebe Barron et Louis Barron)
- Atem et Wellenlänge (pour l'aspect « anti-Kraftwerk » de la face B de Kraftwerk 2, même si c'est plus un avis personnel qu'autre chose, mais ça me semble objectif que ces deux pièces ne ressemblent en rien au Kraftwerk que tout le monde connaît)
- Morgenspaziergang (pour montrer qu'alors qu'il est considéré comme les vrais débuts de Kraftwerk par Hütter et Schneider, Autobahn, et notamment sa face B, contient encore un reste de ce passé qu'ils souhaitaient cacher)
- Neu! '75 de Neu! et Rubycon de Tangerine Dream (pour prouver qu'en 1975, Kraftwerk n'étaient pas le seul (ancien) groupe de krautrock à pouvoir supposément regarder ses anciens collègues se casser la binette)
- La suite de la carrière de Popol Vuh (notamment les albums Hosianna Mantra et In der Gärten Pharaos)
- L'album Zuckerzeit de Cluster, qui aura quand même une petite influence
- Geiger Counter (pour le côté « radioactif » de Radio-Activity) et Intermission et News (pour son côté « radio »)
- Alors que les mecs passent 10 minutes sur David Bowie, personne ne parle de V-2 Schneider qui rend hommage à Florian Schneider, et la référence à Station to Station (elle-même influencée par Kraftwerk) dans la chanson Trans-Europe Express (et là c'est explicite, je veux dire, parce qu'elle est bien gentille The Hall of Mirrors, mais prise sous l'angle de vouloir absolument faire référence à une pop star, qui dit qu'elle ne parlait pas de Klaus Nomi, de Marilyn Manson ou même de Lady Gaga avant l'heure ?)
- Le gars qui dit « ils auraient pu faire une chanson en japonais aussi lol » croyait pas si bien dire, d'ailleurs c'est justement là que Pocket Calculator aurait pu mériter d'être mentionnée lorsque Computer World est évoqué à la place du titre éponyme, Computer Love ou Numbers
- « L'album sorti en fin de décennie 80 », Electric Café vous vouliez dire ?
- Dans cet album figure d'ailleurs The Telephone Call, seule chanson chantée par Karl Bartos (qui mentionne d'ailleurs le fait que Hütter et Schneider, qui n'étaient en quelque sorte que ses employeurs en premier lieu, l'ont invité à prendre plus de responsabilité dans l'écriture de la musique du groupe à partir de The Man-Machine) dans toute l'histoire du groupe
- Rien du tout sur l'évolution des performances lives du groupe ?
J'étale ma science, comme vous le voyez, mais j'avoue que l'anecdote sur le criquet (à l'époque du premier album, Ralf en avait amené un dans le studio, voulant faire un morceau se basant sur les stridulations de l'insecte) et le fait que Kraftwerk avait à la fois refusé de faire la première partie de Bowie et de collaborer avec lui m'étaient inconnues.
Et puis tout ça serait renier la façon avec laquelle le docu pose les bases et le contexte de l'époque de la formation du groupe et de la naissance du krautrock durant la première heure pour mieux suivre son émancipation par la suite, ça serait aussi renier la qualité des interventions, encore une fois (surtout le fait que personne n'est là à sous-entendre qu'ils ont TOUT inventé et ont TOUJOURS été des précurseurs pour TOUT ce qui touche à l'électronique ou ce genre d'histoires qu'on a trop souvent vues et lues)
À noter que depuis tout à l'heure, je mentionne les versions anglaises des chansons et des albums internationaux de Kraftwerk, histoire de gagner du temps, mais je les déteste (The Model, quelle horreur) et je considère qu'elle n'auraient jamais dû exister, car contraires à la volonté initiale du groupe d'assumer son côté allemand et même de s'en servir dans sa musique.
Je veux pas faire le puriste, car j'ai évidemment connu le groupe avec les versions internationales, mais une fois l'allemand essayé, pas de retour en arrière possible me concernant.