Techniquement, ce « documentaire » se résume à des extraits du concert du groupe à la Tate Modern en février 2013 entrecoupés de worshippers (dont Derrick May et François Kevorkian qui ne sont pas n'importe qui, j'avoue) et d'une rétrospective faite à l'arrache.
J'ai pas trouvé grand chose de positif à ce truc, et je m'en vais expliquer ce qui me gêne :
- Le truc dure une heure montre en main, c'est un peu court quand même. J'aurais demandé une bonne demi-heure de plus (et pas une demi-heure de remplissage, évidemment, parce que les extraits de concerts, que ce soit celui de la Tate, de Minimum-Maximum, ou même d'un concert de Coldplay, ça en fait gagner du temps quand même :)).
- Je comprends qu'ici, l'essentiel est leur musique purement électronique et donc tout ce qui va de Autobahn à Tour de France Soundtracks, mais ils ne sont pas passés directement de jouer Ruckzuck devant 50 pélos à leur personnages d'hommes-robots qui remplissent des salles, ça s'est fait petit à petit.
- Même remarque pour l'enchaînement Autobahn / Die Mensch-Maschine, y a eu quelques petites choses avant (d'ailleurs, Radio-Activity ne semble pas exister ici).
- Les pochettes de Trans-Europa Express et Die Mensch-Maschine étaient des OVNI à une époque où on était en pleine vague punk, ok, mais on aurait pas pu en voir 2-3, histoire de voir la différence ? Par exemple, London Calling et Never Mind the Bollocks, je sais pas moi.
- Et à ce propos, c'est pas très honnête de montrer la pochette du remaster de 2009 d'Autobahn pour dire qu'en 1974, année de sortie de l'original, personne n'avait jamais vu une pochette comme ça.
- Pourquoi toujours tout ramener aux Beatles (qui n'ont certainement pas influencé que George Michael ou je ne sais qui d'autre qui est cité de manière à faire comprendre que les Beatles ont influencé de la merde alors que Kraftwerk n'ont été que des génies qui ont influencé que des génies, c'est clair que Michael, c'est pas ce qui se faisait de mieux, mais c'était de loin pas le pire) ?
- Perso, Kraftwerk, dans son intégralité, ça m'évoque pas forcément une ville de nuit parsemée de lumières, de néons, et autres choses. Neonlicht le fait, oui, mais c'est le but en fait.
- Quand les albums et chansons phares sont évoqués, je comprends l'utilisation des extraits lives, car les visuels utilisés sur Die Mensch-Maschine et Trans-Europa Express; par exemple, siéent aux thèmes de leurs albums respectifs, mais c'est pas forcément très honnête, car les versions diffèrent parfois carrément. Je veux dire, si Computerliebe sonnait en 1981 comme dans sa version 2013, on serait réellement en présence du meilleur groupe du monde et de la bande la plus avant-gardiste qui soit.
- Pourquoi couper Nummern avant la fin où le comptage part en freestyle ? À ce moment-là, il restait 30 secondes je veux dire.
- Un extrait du concert de Détroit en 1998 où, paraît-il, les gens étaient comme fous (pour se rendre compte je veux dire) ?
- À un moment, Derrick May chantonne clairement le début de It's More Fun to Compute (qu'il trouve incroyable), pourquoi ne pas diffuser ce passage du morceau alors que vous repassez la fin que vous aviez déjà foutu en début de docu ?!
- Coldplay et Chris Martin voulaient rendre hommage à Kraftwerk en reprenant la mélodie de Computerliebe sur Talk, ok, ça s'entend clairement, mais ça aurait pas été intéressant de préciser que Martin est allé jusqu'à leur envoyer une lettre personnellement pour avoir l'autorisation de le faire ?
- Je comprends pas ce que vient faire l'extrait d'un remix douteux d'Aerodynamik alors qu'on passe outre Electric Café excepté pour dire qu'il a été une déception à sa sortie.
- Apparemment, les gars ne savent pas qu'avoir une once d'informations sur la vie privée de nos artistes préférés ne nous empêche pas d'apprécier pleinement leur musique voire de se concentrer uniquement sur ça.
Sans parler des trucs non crédités alors qu'encore une fois, d'autres l'ont été :
- "You're the One for Me" de D. Train
- "Planet Rock" d'Afrika Bambaataa & Soulsonic Force
- Un morceau qu'on voit être mixé par Derrick May
- Le passage de Kraftwerk dans l'émission Chorus pour interpréter The Robots