Pffff, difficile de décrire l'espèce de perplexité dans laquelle ce film tchèque m'a plongé. Il m'a laissé entre deux eaux.
Celles d'abord de l'admiration pour les petits tableaux que peint le chef opérateur assisté par des décors qui laissent peu de doute sur le tournage en studio, des décors voyants en quelque sorte mais dont le charme est indéniable, aidé aussi par les mouvements de caméra qui sans atteindre l'extraordinaire donnent une sorte de battement délicat au film par moments (je pense à ces lents travellings qui accompagnent l'errance du personnage).
Mais il me trimballe aussi en des eaux plus douteuses, celles d'une mise en scène des comédiens qui lorgne du côté du mélodrame surjoué (à part, il faut le noter la prestation facétieuse d'Eduard Linkers qui fait penser à un ange ou un démon, espiègle en tout cas, diction parfaite, tempo maîtrisé, un acteur jubilatoire à écouter et voir).
Et puis le scénario surtout est d'une complexité bien étrange, malaisé, difficile à cerner complètement. Entre film catatrosphe nucléaire, s-f du pauvre (les effets spéciaux garantissent le sourire moqueur, le film n'est pas si vieux), l'on sent qu'on confond aussi allégrement technique et science, et puis ces allers-retours du personnage entre tous ces personnages féminins, ces romances à l'eau de rose dont je mesure mal l'intérêt, et encore cet épisode avec les nazis qui touchent au grotesque discours d'Hitler... on veut en venir où exactement? Ce n'est pas très clair.
En somme un film que j'ai eu du mal à appréhender mais qui a au moins eu le mérite de me plaire du point de vue esthétique. Certains plans sont de toute beauté.