Voici donc un joli assemblage de silences gênants, contacts visuels fuis, réponses inappropriées, normes sociales bafouées. Ça peut bien servir à résumer ce film, car la trame scénaristique ne sert que de décor pour suivre les interactions de Kumiko avec d'autres homo sapiens. Vous l'aurez compris, il n'y a jamais de nuance pour les rendre extrêmement maladroits.
Le comportement monomaniaque et socialement inapte de la jeune femme est constamment contrasté avec celui du monde qui l'entoure, et c'est au spectateur de constater le fossé qui les sépare. L'esthétique du film, au départ assez naturaliste, concentre ses fougues pour mettre encore plus en évidence le décalage de Kumiko, sa folie même.
Le film fait passer quelques jolis messages. Parfois, un parfait inconnu vous comprendra bien mieux que votre propre mère. Le "small talk" a peut-être trop de place dans nos vies.
N'ayez pas peur de trouer vos couettes et en faire du street wear, ça peut rendre très bien.