Petit scarabée et THE big fat panda : everybody was kung fu fighting !
Vous avez peut-être été surpris en entendant parler pour la première fois de ce projet un peu fou à l'époque de sa sortie : un film d'animation de kung fu avec pour héros un herbivore massif au poil bicolore et l'haleine de bambou fermentée. Vous avez peut-être été dubitatif sur la possibilité de mélanger avec adresse le film d'action et la comédie, le tout avec un public (de base) possiblement jeune. Vous avez peut-être craint que cette tentative de renouvellement des studios pour sortir du marais de la chose verte ne soit qu'un échec cuisant qui n'aboutirait qu'à la ruine du studio.
Hommes de peu de foi, j'espère plutôt qu'en vérité tout comme moi vous avez été rempli d'espoir à l'idée de ce charismatique plantigrade tentant d'utiliser les arcanes classiques pour apporter un vent frais empli de pétales de pécher dans le lointain !
Soyons clair, un panda par essence est awesome (prononcer owsomme, ou opossum si vos compétences langues étrangères sont limitées), un film avec Dustin Hoffman gagne lui aussi des points, un film qui sait se renouveler, instiller plusieurs plans de manière cohérente pour satisfaire harmonieusement un public varié ça devient rare, mais surtout un film qui termine son générique sur Kung Fu Fighting de Carl Douglas, ça c'est le must !
On a donc un scénario tout ce qu'il y a de plus banal (un manque de prise de risque pour ce test, cette introduction à de nouveaux personnages) mais qui fonctionne admirablement bien du fait de l'équilibre pris entre la dérision, la bouffonerie, le "wouhahouaincroyablemaisjeveuxdevenirunmaitredukungfuplustardjesuisfoudefairedesétudesdedroitilfautquejailledansunmonastèrechinoisetquejemangedesnouillesàlingredientsecret... awesome" et quelques scènes touchantes. On plaisante donc allègrement avec le spectateur en le mettant sur des rails familiers dont on sortira par surprises pour de courts instants pour nous tirer la langue dans un sourire, on redevient sérieux, on offre un graphisme travaillé avec des personnages attachants, des paysages soignées, le tout servi par un rythme bien tenu !
C'est donc ce mélange qui rend ce film beaucoup plus intelligent qu'il n'en a l'air, prenant parmi les avantages de plusieurs genres pour sortir sa baguette du jeu, toujours se méfier du panda qui mange, même de celui qui ne mange pas en fait ...
Ps : À noter aussi que la vf n'est pas à la hauteur de la vo, que la scène d'introduction donne déjà le ton du film, une pure merveille.
Pps : Qu'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas dit, il y a des défauts (scénario, naïveté, thèmes trop classiques, une bo qui tient tout à fait la route et accompagne bien le film mais qui n'est sans doute pas assez marquée) mais le tout passe parfaitement à condition d'adhérer au film, de le prendre pour ce qu'il est puisqu'il faut croire pour voir. C'est fou comme le cinéma requiert un état d'esprit, en fait comme le dit Shifu, il nous faut ... la paix intérieure ...