Ce documentaire est à l'image de la cassette qui a inspiré le titre du documentaire, "Montage Of Heck", sorte de collage contenant toutes sortes de trucs absurdes réalisé par Kurt Cobain en 1988 (et s'échangeant entre fans die-hard depuis des lustres). Il reprend le concept, le met en image. Il sort du schéma classique du documentaire mêlant interviews de tellement de personnes qu'on ne s'y retrouve plus, ici seuls les plus proches de Cobain sont interrogés (son père, sa mère, sa soeur, son ex, sa femme, et son meilleur ami/bassiste). Brièvement, finalement, car des dires de Morgen, les interviews ont été vachement plus longues et il n'a gardé qu'une infime partie dans le film final. Entremêlé avec des extraits de live, beaucoup de films personnels à la fois de la famille Cobain puis du couple Cobain/Love, parfois déroutant et dérangeant par leur caractère intime. Enfin, de longues interludes d'animations, soit par la résurrection de Cobain animée par le génial Hisko Hulsing (avec la voix de Cobain qui s'était auto-enregistré sur cassette audio) ou bien donnant de la vie aux innombrables notes, textes et dessins issus des journaux intimes (déjà partiellement publiés) de l'icône rock des années 1990.
Le réalisateur ne tombe pas dans le piège du documentaire cherchant à être ultra-intimiste et à décoder la personnalité du rockeur, mais il cherche plutôt à dépeindre, au travers des traces écrites, audio et vidéo que Cobain a laissées, l'inarrêtable sens artistique de cette star éphémère.
Une claque.