Au départ, j'avais partagé la bande annonce et je m'apprêtais à voir un bon documentaire sur Kurt Cobain, sa vie et son œuvre. La réalité va bien au delà de mes espérances. On a le frissons dès le début. Brett Morgen avec un style qui lui est propre, nous immerge complétement dans ce personnage torturé et complexe. On est happé et la puissance émotionnelle du film est très forte. Montage of Heck nous raconte Kurt Cobain par le spectre des témoignages de sa famille proche, mais aussi de sa femme et de ses deux partenaires formant le groupe Nirvana. La trame est linéaire, très intimiste et sans aucun tabou. Le travail de collecte des informations et la compilation des enregistrements de voix, des vidéos d'archives privées, des dessins et du journal intime est impressionnante. Brett Morgen ne fait pas que montrer ces archives, il les compiles et les animes, de manière à faire vivre la pensé de Kurt Cobain et de manière à révéler le style Nirvana. Au final on a 2h25 d'émotions pure, jonglant entre des séquences émouvantes et des moments public et privés très drôles. C'est comme si on y était.
Plus qu’un film, c’est une experience visuelle et auditive. On nous fait voir le processus de création à travers les yeux de Kurt Cobain. Un processus qui est inspiré directement de la vie et des souffrances de l'artiste, ses démons intérieurs et de sa haine du sentiment d’humiliation, mais aussi de ses problèmes d'estomac d'où il tire sa rage de créer. Le revers de la médaille, c’est que ces problèmes de santés vont également le pousser à se perdre dans l’héroïne. Nirvana, c’est Kurt Cobain et Kurt Cobain, c’est un artiste à multiples facettes qui veut rester humble jusqu’au bout et refuse d’être étiqueter comme l’icône d’un génération. En sortant de la salle on en veut encore. Attention, ça va vous décalquer la tête. Après l’avoir vu vous direz : “mince je n’étais pas prêt”.