Comme beaucoup, j'ai écouté les morceaux de Nirvana en boucle pendant ma jeunesse ; pour autant, je ne suis pas une grande fan et de ce fait, je n'ai jamais visionné de documentaires sur Kurt Cobain, je n'ai donc aucun point de comparaison.
Les critiques dithyrambiques de Kurt Cobain : Montage of Heck m'ont donné envie d'aller le voir au cinéma, et si je suis contente de l'avoir vu c'est surtout parce je ne retenterai pas l'expérience !
Brett Morgen a voulu réaliser un documentaire nous faisant entrer dans la tête de Kurt Cobain via journaux intimes et dessins : pari réussi ! Le réalisateur nous guide même jusqu'à animer les esquisses et l'écriture du journal de Cobain (on ne sait pas, peut-être que c'était trop compliqué de comprendre l'état d'esprit du musicien avec des visuels statiques. Ah non, c'est de l'art ! ). Ce qui me dérange ici, c'est l’interprétation qui en est faite puisqu'elle nous amène très/trop facilement à voir une personne terriblement fragile et dépressive chronique
(de son adolescence à sa mort)
sans vraiment de contrepartie.
Les petites séquences animées de la vie de Cobain sont presque des moments de répits au milieu de ce documentaire très intrusif. Il s'agit des seuls instants où l'on prend un peu de recul du fait de cette sensation de docu-fiction.
Bien évidemment comme tous documentaires, il y a les interventions des proches et les vidéos d'archives. Les interviews sont intéressantes bien que coupées à la hache, ce qui n'est pas le cas des vidéos de l'intimité de Cobain qui étaient (pour moi) assez dérangeantes, simplement parce que j'avais l'impression d'être voyeuriste.
Forcément, 2h c'est peu pour retracer 27 ans de vie, mais paradoxalement je me suis ennuyée.