Whaaa! Tu m'as pourri mon groove!

Ce qui fait la force de "Kuzco" est cet esprit fun et complètement déjanté qui souffle sur le film. Débarassé des traditionnels passages chantés, le long-métrage a tout misé sur son aspect humoristique: situations rocambolesques, dialogues très drôles, anachronismes à la pelle, méchants génialement ridicules et surtout un personnage principal au caractère bien trempé: égoïste, mégalomane et capricieux.

Pour mettre tout cela en forme, Mark Dindal a pris le parti de réaliser son film comme un cartoon. Ainsi, en plus d'un scénario qui base déjà tout sur l'humour, se rajoute une mise en scène qui étaye le tout de gags visuels efficaces ou de belles mises en abimes. Le tout étant emballé dans un montage très rapide qui donne au tout un rythme conséquent, on ne s'ennuie jamais de "Kuzco" tant il y a toujours un gag ou une péripétie pour relancer l'histoire.

Alors finalement, au regard de ces nombreuses qualités, qu'est ce qui empêche "Kuzco" d'être autre chose qu'un spectacle sympathique? Et bien simplement le fait que le film ne s'appuie sur aucun scénario. Certes l'histoire n'est prétexte qu'à enchainer tant bien que mal des saynètes reliées les unes aux autres, mais elle n'est finalement pas plus génante que le réel manque de travail fait sur le script. C'est bien simple, Kuzco, c'est du grand n'importe-quoi qui ne s'appuie sur rien de construit: c'est bordélique, mais c'est voulu. Etat de fait notamment visible lors de la séquence finale où les méchants sont incapables d'expliquer comment ils ont pu arriver avant les héros, alors même que cela était tout simplement impossible.On pourra y voir du second degré, surtout que cela donne lieu à des gags efficaces.