Comme je l'ai déjà dit pour La Taupe et Le Fantôme de l'Opéra, il ne suffit pas d'un esthétisme très pointilleux pour faire un bon film. Kwaidan rejoint à mon grand regret cette catégorie. La photographie est sublime oui, la mise en scène est parfaitement maîtrisée certes, forme parfaite donc, cependant le cinéaste s'est tellement préoccupé de la forme qu'il en a oublié le fond. Quatre histoires sans liens qui les rattachent. La première est insignifiante, magnifique visuellement mais insignifiante. La seconde est encore mieux au niveau plastique, avec un peu plus d'intérêt pour le fond mais il manque un petit quelque chose, puis c'est trop prévisible (à l'instar de toutes les parties). La troisième est assez intéressante elle, peut-être la meilleure des quatre (heureusement, c'est la plus longue...) mais cela dit, en deçà au niveau de la forme. La quatrième est la pire, la moins belle, il y avait énormément de potentiel mais elle est ratée. Ce qu'il manque aussi au film, c'est l'ambiance orientale si particulière des contes asiatiques, qui est totalement absente tout au long de l'oeuvre. Pour en revenir à la forme, je n'ai rien contre les films contemplatifs où les cinéastes se regardent filmer hein, sauf que pour justifier l'absence totale de fond, il faut que le film appartienne au genre de l'expérimental, ce qui n'est pas le cas ici. Kobayashi est un grand esthète, tout comme l'était Andrei Tarkovski, sauf que Tarkovski ne se contentait pas de magnifiques fulgurances et travellings, il y avait une richesse d'esprit dans son oeuvre, ce qui n'est pas le cas de Kwaidan. Dommage, le film aurait pu être parfait.