Premier d'une série de huit films à succès (1966-1970), la série consacre l'avènement en tant qu'acteur de Saburô Kitajima, un chanteur d'enka populaire également interprète du thème principal du film. Histoire de ninkyo très classique, avec le traditionnel affrontement entre le clan yakuza fidèle aux règles, soucieux de l'équilibre local, et le nouveau venu à l'appétit vorace prêt à tout pour s'accaparer l'activité économique de la petite ville. L'originalité tient cependant au cadre bucolique choisi par Yamashita, celui d'une charmante ville thermale (onsen-machi) à une journée de Tôkyô, en plein milieu de l'ère Taishô (1919).
Le film ouvre sur un beau générique avec en gros plan une cérémonie d'échange des coupes de saké, étape importante dans la vie des yakuzas qui scellent ainsi des liens de fraternité, parfois à l'extérieur même de leurs propres clans, ce qui offrira souvent de beaux dilemmes moraux et personnels qui alimenteront le cinéma de cette époque, je pense par exemple à The Biggest Gamble pour citer un autre film de Yamashita.
Parmi les autres acteurs on retrouve Hiroki Matsukata pour tenir le rôle du frère, Kôji Tsuruta, le traditionnel yakuza de passage qui s'avère déterminant dans la résolution du conflit, Hideo Murata pour incarner le côté obscur du milieu.
Un bel exemple du genre.