Peu adaptée au jour d'aujourd'hui, l'oeuvre de James Ellroy aura cependant donné lieu à un des meilleurs polars des années 90 sous la houlette de Curtis Hanson, cinéaste à la filmographie inégale qui signait-là son chef-d'oeuvre incontestable.
Avec la complicité de Brian Helgeland au scénario, le metteur en scène se réapproprie le superbe bouquin d'Ellroy, fait preuve d'une certaine fidélité tout en dégraissant l'intrigue au maximum sans en perdre l'essentiel. Incroyablement bien rythmé et limpide malgré sa complexité, le script est un véritable modèle du genre, faisant autant la part belle aux personnages qu'à une description peu flatteuse du Hollywood de l'époque.
Bénéficiant d'une reconstitution classieuse et de la magnifique photographie de Dante Spinotti, L.A. Confidential passionne et fascine, merveille de film noir aussi violent que stylisé. La mise en scène de Curtis Hanson, académique dans le bon sens du terme, se montre efficace et tout au service de son récit tortueux et vénéneux, où s'entremêlent flics désabusés, producteurs crapuleux, sosies de stars, promoteurs véreux et prostitution.
Parfaitement choisi et équilibré, le casting est également une des forces du film, révélant une bonne fois pour toute le charisme de Russell Crowe et offrant enfin un rôle consistant à Kim Basinger. Brillent également de solides comédiens tels que Guy Pearce, James Cromwell, Kevin Spacey ou encore Danny DeVito.
Preuve indéniable qu'il est possible d'adapter un roman aussi foisonnant à condition d'accomplir un vrai travail d'adaptation, L.A. Confidential est une plongée crasseuse et amère dans l'envers du décor du rêve hollywoodien, un polar puissant et maîtrisé de bout en bout.