Je suis dans un état fiévreux et j'ai peu dormi, ce qui est il me semble, un état de fraîcheur mentale parfait pour parler de ce film.


Le film est symptomatique du cinéma de son époque. On est en 1997, année coincée entre la sortie de Mission Impossible et celle de A simple plan de Sam Raimi. Lâge d'or du revival néo noir du milieu des années 80 est, certes, passée mais quelques artisans lui restent fidèle, Mann bien sûr, De Palma évidemment, Lynch peut-être, dans le reste du monde, Kitano et Refn modernisent déjà le genre et les frères cohen viennent a peine de sortir Fargo, The Big Lebowski suivra l'année suivante, démontant sans vergogne les us et coutumes d'un genre à la recherche de repères.
Si Memories of murder et autres Old Boy viendront définitivement donner le cap à prendre pour tous les films post-2000, on n'y est pas encore et le film de référence, ici, est bien évidemment Chinatown.


Et si ce film incarne a la perfection cette idée d'un cinéma, d'un genre, d'une idée en fin de cycle, dont la figure de proue tutélaire est une vieillerie que l'imaginaire américain pille sans vergogne, la perspective d'un casting 5 étoiles au service d'un golden boy ne m'enthousiasmait pas plus que ça, les premières minutes survoltés d'un Dany De Vitto catapulté historien du microcosme hollydoodo-mafioso-porno m'ont redonné un espoir dont je ne m'imaginais pas capable.


Et force est d'admettre que techniquement, il est pas mal ce petit film, il y a une vraie esthétique, un travail assez basique sur les lumières ce qui relève de l'exploit pour les blockbuster de cette époque, les acteurs font un travail honorable, à l'exception de kim bassinger et 1 ou 2 rôles secondaires, mais pour un blockbuster réalisé par un yes man, c'est pas si mal. Techniquement, c'est de la belle ouvrage, qui évite bien évidemment de prendre la moindre initiative, mais tout de même, c'est propre.


Le vrai problème du film vient de son montage et de son rythme. Souvent, quand les gens pointent des "problèmes de rythme", ils mettent beaucoup de mots juste pour justifier le fait qu'ils se soient fait chier. Ce n'est pas le cas ici, bien évidemment, tout est fait pour capter votre attention et vous jeter du popcorn à la gueule en permanence. Non, ici c'est un vrai "problème de rythme". Dans le sens où pour des raisons que j'ignore, le film ne parvient pas à avoir un flux continu, on peut même distinguer 3, voire 4 chapitres au sein de celui-ci. Ce n'est pas un mal en soi, sauf que ce découpage en chapitre n'a aucun sens et ne semble ni voulu ni maîtrisé par le film.
Si on doit faire un résumé express du film, on aurait dans son 1er acte un montage virtuose qui nous présente en 10 minutes montre en main les différents archétype auxquels on aura droit (brute au grand coeur, égocentrique droit dans ses bottes, boy scout indécrottable). Et puis le film sait plus faire. Il s'enlise dans une course contre lui-même pour montrer un boy scout aux valeurs bien dedans lui et une brute au coeur vraiment très très grand bien dedans lui tout pareil. Et l'égocentrique on s'en fout un peu sauf que non parce que il est gentil quand même. Puis ça dure des plombes comme ça, pour on ne sait pas trop quelle raison, l'histoire avance pas, seule Kim Bassinger semble s'amuser au milieu de toutes les érections qu'elle semble susciter et puis enfin boum. Grande révélation. Ça se tape les fronts de bon dieu mais c'est bien sur. Pif paf pouf petite bagarre puis encore toute petite bagarre contre un vioque puis séquence de fort alamo mais le tout en 15 minutes parce qu'on a un peu trop abusé au milieu du film, on avait oublié qu'il y avait une enquête dans tout ce bordel.


Et il est là, le problème des films de cette époque, ultra référencé, type independance day, ça va piocher dans tout ce qui a marché avant (ici Chinatown, une dose de Dirty Harry, un zeste de Serpico et de French connection et tous les autres trucs populaires qui ont pu être fait les décennies suivantes and VOILA) sans tenter de construire un truc cohérent. Qui fait que bon, déjà, si tu connais le genre tu t'emmerdes, surtout qu'encore une fois, on est vraiment dans le creux de celui-ci, quelques années seulement d'attente suffiront pour construire un vivier de films incroyables. Et de fait, les films comme celui-ci sont peu a peu oubliés et délaissés malgré des succès retentissants à leur sortie.


Au final ça marche venant du fait que vraiment, techniquement, c'est abouti, mais ce serait un genre de belle créature de Frankenstein, c'est joli dans son genre mais ça reste une monstruosité.

ofzzefvaovjr
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le 29 avr. 2021

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ofzzefvaovjr

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