C'est un des talents incontestables d'Arte : la chaîne a le don de nous sortir de derrière les fagots de bons petits films, surprenants, dont celui-ci de 2008 sous l'appartenance US...et Allemagne quand même. Qu'on le veuille ou non, c'est un film surtout germanique...
Dont on aurait d'ailleurs dû garder le titre original traduit : "En hiver une année..." si mes souvenirs de la langue ne se sont pas effacés. Car c'est un film froid, glacial même... Et évocateur du passé.
Au début j'ai été à deux reprises tenté d'arrêter mon enregistrement...Je ne sais plus quel réalisateur disait qu'intéresser le spectateur dès les cinq premières minutes d'un film était capital si l'on voulait le séduire.
Or ici, on cherche à comprendre ce qu'on veut nous raconter comme si on était dans un film intimiste....
Laborieusement, on découvre un malaise familial résultant d'un deuil inexplicable.
Dépressifs s'abstenir sous peine d'écrire un autre "Im Winter ein Jahr !"
Le film est intrigant et la musique ajoute encore par moments à un climat de suspense, ou d'angoisse, dans un cadre à l'atmosphère lourde. Ce film sur l'étude psychologiques de personnages est loin d'être joyeux, voire même un peu complexe....
C'est déprimant, jamais déplaisant, même si le réalisateur (Caroline Link) est aussi scénariste ce qui est rarement gage de réussite.
Mais le récit un zeste poétique, vaut surtout pour la composition étonnante que fait l'actrice Corinna Harlouch de son personnage, plus vraie que nature. Elle est belle, ses yeux parlent parfois pour elle, et son visage est un modèle d'expressivité. Cerise sur le gâteau, la jeune femme du récit, bourrée de défauts (de bière ?) et trop gâtée par ses parents friqués, a un corps superbe. Et quel visage énigmatique selon les moments...Une révélation pour moi.
Dommage que ce soit aussi long : que de plans parfois interminables ou inutiles avec cet enfer de l'inévitable piano censé ajouter de l'intérêt : par contre, que de jolies photos, de visages en gros plans, tout celà semble avoir mûrement été travaillé comme avec un réalisateur qui a "de la bouteille" !
Difficile de rester froid...
Arte le 08.12.2021