Il est vraiment dur de parler de cette oeuvre... Je ne sais par où commencer tant elle est complexe et profonde, tant elle m'a fasciné et perturbé.
Je dirais qu'il faut l'aborder plus comme une oeuvre d'art contemporaine que comme un film. Ici le scénario n'est qu'un prétexte, il est plutôt question de se laisser envouté sans chercher à comprendre ce qu'il se passe... de renouer avec un onirisme pur perdu entre des décors somptueux et le tempo d'une musique enivrante.
Imaginer un cocktail improbable mélangeant littérature et cinéma, quelque part entre Kafka, Robert Walser, Bunuel, Lynch, Cocteau... Mêlant jeux de lumière, paysages autochromes, filtres et visions étranges l'oeuvre nous perd dans l'univers d'un songe fantastique, tour a tour baroque, romantique, onirique... un univers à la croisée de l'organique et du mécanique où un décor de poupée glisserait petit à petit vers le nôtre au risque de nous y enfermer à jamais. Imaginer maintenant un poème visionnaire mêlant la science-fiction et le surréalisme, perdus entre un conte cérébral cruel et un délire visuel... absolument déconcertant.
Bijou esthétique ? Film prétentieux ? Un peu des deux, mais avant tout une oeuvre a part entière, qui plaira ou non mais qui ne laissera personne indifférent.