C'est une comédie saugrenue et inoffensive, qualifiée de "film gai", telle qu'il en circulait pendant l'Occupation pour distraire la population. Le film de Jean Boyer s'appuie le sur le numéro de Fernandel faisant le comique dans un rôle plutôt grossier que le talent grimaceur et la faconde de l'acteur rendent acceptable.
Au hasard de quelques péripéties, le maître d'hôtel Ernest Sauce se plait à jouer les amnésiques, un état dont il se rend prisonnier -grâce aux complaisances du scénario- et qui le conduira à jouer, tout à la fin, les acrobates dans un cirque , cette courte étape du film n'en justifiant guère le titre et l'affiche.
La comédie consiste en une succession de situations absurdes et de quiproquos initiés par la feinte perte de mémoire d'Ernest. L'invraisemblable imposture de ce dernier ne doit de perdurer et d'abuser le monde qu'à la faveur de grosses ficelles un peu sottes mais désarmantes, de personnages idiots et de l'incapacité, contre toute logique, d'Ernest à se dégager de l'embarras où il s'est mis. Les dialogues sont à l'avenant mais on y décèle quelques pépites notamment d'inattendus (pour l'époque) allusions égrillardes.