Le film s'éloigne encore plus du roman original que le film de Borzage, en arasant encore un peu plus le contexte de la guerre pour se focaliser un peu plus sur la romance. L'histoire préfère la romance jusqu'à en faire un mélo dont la romance est un peu mièvre, digne d'une amourette adolescente (minaudage forcé, amour furtif et secret, instant gêné...) ce qui ne colle pas au départ avec les deux principaux intéressés. Lui est un soldat dans les affres de la guerre, tandis que Jennifer Jones dont on perçoit malheureusement les stigmates de la chirurgie esthétique, incarne une femme d'abord libre et indépendante, puis se transforme soudainement en vieille fille amourachée. Quelques passages manquent un peu de finesse comme un médecin qui confond le genou et la cheville (faut pas pousser !), tandis qu'on peut se demander comment le couple survit en Suisse sans ressource. Pourtant les acteurs sont adorables et nous font passer la pilule, le charme à l'italienne fonctionne à plein, on sourit parfois souvent malgré nous et le dernier acte offre sa dose d'émotion. Le manque d'équilibre entre mélo romanesque et pamphlet anti-guerre reste le gros défaut du film.