Été 1939, alors que les nouvelles du monde ne sont pas bonnes, une famille part en vacances d'été dans la famille du mari en Auvergne, où le temps semble s'être arrêté. Marie a 12 ans, elle est à un âge où l'enfant bascule vers l'adolescence et avec ceci la découverte de soi au moment de la puberté, et la découverte de l'amour via un médecin de campagne âgé de trente ans.
Avec ce deuxième film, Jeanne Moreau (qui assure la voix-off) signe une histoire romanesque qui se situe en deux temps ; un couple qui n'arrive plus à s'aimer, joué par Serge Weber et Edith Clever où ils espèrent raviver la flamme durant ces quelques jours de repos, et cette fille de douze ans incarnée par Laetitia Chauveau, qui essaie à la fois de rabibocher ses parents, et qui va découvrir son nouveau moi. A savoir les premières règles, la puberté en général.
On retrouve Francis Huster, qui était déjà dans le premier film de la réalisatrice, Jean-François Balmer, une excellente Simone Signoret en grand-mère aimante mais sévère et même Michel Blanc dans quelques plans.
Bien sûr on y trouve un aspect carte postale dans cette France rurale loin de tout, mais c'est avant tout l'histoire de cette fille qui va se découvrir à partir de l'arrivée des menstruations, notamment à travers ce plan qui serait impossible à tourner tel quel de nos jours, où elle va découvrir son corps nu devant un miroir, la caméra scrutant la naissance de la féminité chez elle. Le temps de l'enfance, avec ces jeux avec les garçons qui ne l'intéressait plus, est derrière elle, le médecin va être celui dont elle a jeté son dévolu, malgré la différence d'âge qui les séparent. C'est d'ailleurs son allant qui va choquer le jeune homme, qui refuse, pour choisir la mère de la jeune fille, donnant lieu à un triangle amoureux improbable.
Le film est malheureusement plombé par ces dialogues parfois insistants, qui semblent sortir d'un livre, mais il y a quelque de l'ordre du roman qui semble se détacher de ce film hors du temps, et qui va être comme une sorte de parenthèse avant les temps sombres de la guerre.