Décidément, pas grand-chose a été dit sur ce film.
Ne connaissant pas l'avis des cahiers, il ne me reste qu'à faire un monologue.
J'aime bien la Hongrie. C'est un plaisir de découvrir ce pays que je ne connais pas et d'autant plus avec un film qui a décidément l'intention d'en faire son âme même.
Ou plutôt, le quotidien hongrois plus que le pays lui-même.
Car la politique, même si "c'est de ça dont il s'agit", n'est pas primordial dans l'affaire d'Abel.
Oui,
Est-il vraiment si nul ? Est-il vraiment si bête. Non, c'est l'école qui le dit et qui le provoque. Le film arrive au bout de cet état de fait. Abel est un adolescent qui aime une fille qui elle ne l'aime pas et il a envie d'une seule chose ne pas s'emmerder. Et c'est bien ardu lorsque l'on doit réciter des dates et des événements que l'on aura sans aucun doute oublié l'année qui suit, mais qui détermine notre intégrité en société pour toujours. Tout cela, c'est du flan prit très au sérieux.
Que vaut donc cette captation du quotidien d'Europe centrale ? Un sentiment doux, chaud, bucolique, amère comme une endive non désirée à la cantine, calme, reposant.
Tout le relief du film existe grâce à cette endive, enfin son amertume.
Le père qui regarde le néon du cabinet du médecin et qui dit la seule chose qui lui pose réellement problème dans toute cette discussion.
Alors qu'il mire le plafond, j'aimerais que ce plan dure, mais qu'il dure, longtemps.
Ça, c'est compliqué pour le film. C'est ce qu'il manque. On voit tout passer trop vite.
Ce qui ne m'a pas empêché de me dire qu'Abel Trem a quelque chose, c'est un film qui en a sous la pédale. Dommage qu'il n'est pas allé au bout de sa proposition parce qu'il a préféré rythmer tout cela au pas de course.