Sous couvert du métier honorable de promoteur immobilier se cache en fait un trafiquant de drogue, joué par Maurice Ronet. Cependant, face à une volonté d'expansion du marché (de la drogue, pas des immeubles), il se heurte à l'opposition de son boss, le fameux Crazy Capo, Jean Servais. L'homme double va ainsi vouloir supprimer, avec l'aide du fils de son patron, cet empêcheur de tourner en rond, mais cela va mener à une guerre intestine.
Bien qu'il n'ait réalisé que deux films, le deuxième étant Lune de miel en 1985, Patrick Jamain s'est avant tout illustré pour la télévision. L'affaire Crazy Capo était en quelque sorte un cadeau de son réalisateur et avec qui il a travaillé en tant qu'assistant, un certain Sergio Gobbi, lequel lui a donné carte blanche pour mettre en images sa passion du polar. On voit bien l'influence du Parrain, sorti un an plus tôt, dans cette guerre qui va s'étendre à d'autres gangs, que dans la réussite des premières minutes où on va assister à l'exécution de Crazy Capo, aidé en cela par le fils de ce dernier, ainsi que par l'impuissance de la police mené par le commissaire Jean-Pierre Marielle, mais le résultat final n'est pas vraiment à la hauteur.
Notamment dans la mise en scène que je trouve peu inspirée, bien qu'il y ait quelques sursauts notamment lors d'une partie de chasse dans un marais qui rappelle La traque, ou dans les personnages peu développés à l'instar de Marielle. La courte durée, moins de 9à minutes, n'aide pas non plus à créer une véritable ampleur. On pense aussi à ce que fera par exemple Kinji Fukasaku dans la saga de Combats sans code d'honneur, tournée à la même époque, bien plus forte. Ce qui explique sans doute que le film est désormais totalement tombé dans l'oubli, en plus d'un échec critique et commercial. Reste l'excellente musique de Vladimir Cosma ainsi que les quelques apparitions d'Alice Sapritch en maquerelle, mais c'est clairement oubliable.