Jamais dans ce film, on ne prétend nous livrer la vérité historique. Heureusement! Les docu-fictions sont des mensonges par définition. Le service public s'en est fait une spécialité. Sur des thèmes historiques, paléontologiques ou autres, on utilise ce procédé pour nous servir une théorie politiquement correcte (oui, ça existe même en paléontologie ou en biologie), comme une vérité certifiée qu'on acceptera d'autant mieux que nous la voyons de nos propres yeux.
On doit choisir: documentaire ou fiction.
Ici, l'histoire et les personnages sont inspirés de l'affaire Guy Georges d'après de nombreux témoignages recueillis entre autre par Patricia Tourancheau. Mais les témoignages sont ce qu'ils sont et nous avons tous vus à la télé, le juge Gilbert Thiel et la patronne de la crim, Martine Montiel s'attribuer chacun le mérite d'avoir su "convaincre" les laboratoires de coopérer malgré la loi qui interdisait de confronter les ADN du tueur avec ceux des individus déjà condamnés. Car tout est là: c'est ce contournement de la loi qui a fait la démonstration de la nécessité d'un Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques malgré les risques d'atteintes aux libertés individuelles.
Autre inexactitude: à plusieurs reprises, on nous parle de l'assassinat de Sophie Baton à Dijon. Sophie Baton a été assassinée à Avallon (Son histoire marque d'ailleurs un autre progrès dans la recherche des tueurs en série, car son assassin à été confondu 18 ans après le meurtre par la divulgation internationale de son ADN).
Il y a sans doute d'autres erreurs plus graves, c'est pourquoi la fiction doit rester la fiction et ne pas prétendre à l'objectivité.
SK1, pour Serial Killer n°1, car jusque là, on se répétait qu'il n'y avait pas de tueurs en série en France. C'était faire peu de cas de ce que nous disaient les historiens repris par les romanciers et le cinéma. C'est à dire qu'une grande partie du public avait entendu parler des plus grands d'entre eux. Apparemment, seules la police, la justice et la presse n'étaient pas au courant. La justice et la police peuvent arguer de la prescription. Pour ce qui est de la presse, il est vrai qu'on ne peut à la fois faire la morale, l'éducation des masses et se tenir au courant de tout. Ils n'ont sans doute pas entendu parler de Landru et du docteur Petiot, l'information était trop fraiche pour leur être parvenue... Mais comment ont-ils pu oublier Joseph Vacher (Le juge et l'assassin) et surtout Gilles de Rais? Proche de Charles VI, compagnon de Jeanne d'Arc, maréchal de France et concurrent de la comtesse Bathory au palmarès de l'horreur, qui inspira le conte de Barbe bleue à Charles Perrault?
Le film décortique avec soin et de manière très scolaire les rebondissements de cette affaire. Vous saurez tout sur Guy Georges ... peut-être...
Le "premier" tueur en série arrêté, on s'est dit qu'il y en avait peut-être d'autres ... et on a trouvé Emile Louis, Thierry Paulin, Francis Haulme, Pierre Chanal, Patrice Allègre, Michel Fourniret, Yvan Keller, Pierre Bodein, et bien d'autres moins médiatisés... sans compter tous ceux qu'on recherche toujours, comme "le grêlé", ni tous les meurtres non élucidés qui peuvent en cacher d'autres...
C'est simple, je me suis calfeutré dans ma cave et si vous voulez me voir annoncez-vous avec le mot de passe!