Legrand malentendu
Un peu comme l'écureuil qui entasse pour l'hiver sa réserve de glands dans la cavité d'un tronc, j'aime garder au chaud, peut-être moi-même comme un gland, une série de classiques pour faire...
Par
le 6 oct. 2014
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Thomas Crown s'ennuie pourtant il a tout pour lui : il est riche, jeune, beau, il plait aux très jolies femmes mais il est blasé de cette vie où tout semble lui réussir. Incarné par Steve McQueen, l'élégant et séduisant Crown organise donc un braquage de banque pour tromper son ennui. Une demie-heure de pellicule plus tard arrive Faye Dunaway, sublime, qui joue Vickie Anderson, charmante détective pour une compagnie d'assurance. Dotée d'un instinct redoutable, aussi belle que déterminée elle voit vite clair dans jeu du millionnaire qui s'est fait voleur par loisir et -franche et décidée- elle ne lui cache pas qu'elle l'approche afin de trouver les preuves de sa culpabilité.
« - Steve McQueen : Vous croyez que vous m’aurez ?
- Faye Dunaway : Je l’espère. »
Le jeu du chat et de la souris peut commencer entre ces deux personnages fiers et séducteurs. L’ambiguïté de leur relation est au cœur de l'intrigue du film de Norman Jewison, les regards sont intenses, les conversations souvent à couteaux tirés, l'attirance est palpable et la tension est à son comble ; résultat : un film qui mêle intrigue policière et romance brûlante et passionnée. Les cœurs veulent se laisser aller à cette passion qui semble inévitable entre les deux protagonistes pourtant opposés par les impératifs légaux mais le besoin de prendre le dessus sur l'autre reste dominant et offre au spectateur une alternance de rapprochements et de séparations des amants : "suis-moi je te fuis, fuis moi je te suis" en somme.
L'affaire Thomas Crown est un film empreint d'une grande sensualité, un film que nous pourrions volontiers qualifier de classique du cinéma des années 1960. Malgré quelques longueurs il est magnifié grâce à une bande originale mythique signée Michel Legrand. The Windmills of your mind (en francais, Les moulins de mon coeur) chantée par Noel Harrison ouvre le film sur un générique esthétiquement très sixties (qui rappelle d'ailleurs assez nettement celui de James Bond contre le Dr No) coloré et faisant appel (comme le reste du film) à la technique du split-screen (écran divisé en plusieurs parties qui permettent de laisser apprécier plusieurs images simultanément)
Si nous ne retenions qu'une scène de ce film, la plus marquante serait la partie d'échec disputée par les deux amants dans laquelle la tension monte irrémédiablement jusqu'à l'éclatement : un des baisers (qui dure 55 secondes, n'en déplaise au Code Hays) les plus long du cinéma, langoureux et glamour qui forge la réputation de ce couple iconique du cinéma. Faye Dunaway et Steve McQueen fonctionnent prodigieusement bien ensemble, leurs regards intenses n'ont besoin de paroles, leur charisme crève l'écran.
Parti tôt. Amène l’argent avec toi, s’il te plaît… ou garde la
voiture. Avec tout mon amour, Tommy.
Créée
le 23 avr. 2019
Critique lue 288 fois
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