Est-ce ce qui nous attend en 2274 ? vivre sous un dôme gigantesque pour éviter la pollution et mourir à 30 ans afin d'éviter la surpopulation ? Tout ceci n'est guère réjouissant, mais Michael Anderson en a fait un spectacle grandiose futuriste à mi-chemin entre Soleil Vert, THX1138 et la Planète des singes, en se basant sur un scénario écrit d'après le roman de Nolan et Johnson qui décrivait une société vivant à l'abri des maladies, de la pollution et des guerres qui ont ravagé l'humanité. C'est un sujet post-apocalyptique assez classique qui développait des idées intéressantes.
Il y a un côté subversif dans ce propos, car c'est aussi une parabole sur notre propre société et sur un futur aseptisé et protégé par une sorte de totalitarisme qui veut tout contrôler de la naissance à la mort. Il aurait fallu sans doute un réalisateur de la trempe de Franklin Schaffner pour retranscrire tout cela avec plus d'imagination et plus de psychologie, de même qu'on a parfois reproché à Michael York et Richard Jordan de n'être pas assez convaincants, mais moi je ne trouve rien à redire à leurs prestations, et en l'état, je me contente d'un bon film de SF, typique de l'état d'esprit des années 70.
Certaines séquences exaltent l'attention, notamment le moment où Logan et Jessica arpentent les rues dévastées de Washington en ruines et découvrent le Lincoln Memorial envahi par les herbes, ainsi que le Sénat devenu un refuge pour chats. La MGM avait mis le paquet en faisant construire les somptueux décors modernistes du dôme, ceux décrépits de Washington, ainsi que des bonnes maquettes, de même qu'on y retrouvait Peter Ustinov, seul personnage âgé du film, qui n'avait plus tourné à Hollywood depuis 1969. Les Fx sont également à la pointe de la technologie à l'époque grâce au laser photography sur les hologrammes. Quant à Farrah Fawcett-Majors, elle faisait une de ses premières apparitions au cinéma avant de devenir une star télévisuelle avec la série Drôles de dames.
Ces efforts permettront à la MGM d'obtenir un gros succès qui sera décliné à la télévision par une série au titre homonyme en 1977, avec Gregory Harrison, Heather Menzies et Donald Moffat, et que l'on verra en France en 1978 ; je me souviens de cette série, elle passait le dimanche après-midi, j'étais tout juste majeur et je n'en manquais pas un épisode.
Voici donc un bon film de SF à l'ancienne, sorti un an avant la Guerre des étoiles, mais différent par son ton, car on est ici dans un vrai récit d'anticipation.

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le 30 août 2020

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Ugly

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