L’agence tous risques est sûrement une des premières séries pour adulte que j’ai regardé étant jeune et à laquelle je me suis attaché. J’étais clairement accro. J’ai failli dire que je ne savais pas pourquoi je l’étais mais je me suis repris parce qu’il suffit d’y réfléchir une fraction de seconde pour réaliser qu’un jeu garçon ne pouvait résister au cocktail qui mélange poursuites en voitures qui se terminent par une tonnes d’explosions, cascades à gogo avec véhicules variés, des scènes avec des armes à feu en quantité astronomique pour tenir tête aux méchants mais sans jamais les tuer et bien sûr des héros charismatiques. Ils sont un peu des bandits parce qu’ils sont hors là loi mais ils ont un grand cœur lui-même en quête de rédemption et d’honneur. L’équipe est disparate, chaque personnalité est singulière mais les membres sont toujours soudés, et souvent drôle. Je me souviens de cette série comme une série d’action, de bons sentiments d’humour. L’agence tous risques c’était un peu Zorro, Scooby Doo et Robin des bois mais avec un van noir, un cigare, des flingues et de la TNT et du coup j’aimais beaucoup. C’était dans les années 80, j’étais vraiment jeune et je garde un très bon souvenir de cette série. Par là suite, à l’adolescence ou plus tard au fil des rediffusions je n’ai plus jamais re regardé la série préférant ne pas confronter mes souvenirs à un regard plus critique.
Cet état de fait à perduré jusqu’à hier. France 4 diffusait le film L’agence tous risques qui est en tout logique l’adaptation de la série en format cinéma dans un film qui date déjà de 2010 et que je m’étais refusé à aller voir de peur de briser le lustre de mes souvenirs et de tomber sur une bouse. Je dois reconnaître que je suis agréablement surpris par le film.
D’une part il est vraiment fidèle aux figures imposées de la série. Chaque personnage est bien présent avec son archétype ostentatoire à en être burlesque. La trame scénaristique de la série est conservée quasiment telle quelle sauf que l’on a déplacé le cadre du Vietnam à l’Irak de Saddam Hussein. Il y a les cascades, les avions, hélicoptères, tanks, évidemment les poursuites en bagnoles, les explosions qui font boom !, les blagues qui vont mouches, les méchants, les gentils, et les personnages en faux-semblant pour se ménager une fin à la Scooby Doo. Bref tout est là, directement sorti des années 80 et restauré avec respect, c’est à dire sans rien ajouter du superflu de notre époque à blockbuster.
J’ai aimé le rythme enlevé, le film part sur les chapeaux de roues et ne connaît quasi aucun temps mort ; dans un tel cas il est facile de se laisser porter par le fun. Le film sait où il va et il ne fait pas de chichis pour s’y rendre et ça aussi j’ai apprécié. Nous sommes là devant un pur film d’action j’ai envie de dire à l’ancienne. Un film d’action taillé pour le fun et le divertissement ; loin des enjeux sociopolitiques que l’on essaie parfois de faire entrer dans le genre de nos jours. Le scénario finalement très fidèle à la structure des épisodes de la série est tout à la fois manichéen et abracadabrantesque et j’ai trouvé ça très jubilatoire. Tout le film respire cet état d’esprit là, décomplexé et joyeux, un joyeux foutoire qui ne se prend pas au sérieux mais qui le fait avec beaucoup de respect pour son modèle.
Sorti le même été que Expendables, L’agence tous risques respire cette volonté de revival des films d’actions des années 80. C’est une vraie réussite, une réussite que je regrette de ne pas avoir vu plus tôt. Mais peut-être que plus tôt je n’ai pas prêts encore à reconnaître que c’est dans la marmite des années 80 que l’on faisait les meilleurs films d’action, avec des hommes de chairs et de sang qui incarnent des archétypes joyeux mais taillés pour foutre sur la gueule des méchants une avalanche de balles, d’explosions et de coup de poing. Histoire de terminer sur une dernière bonne note je trouve que les acteurs sont bons dans leurs rôles. Liam Neeson en Hannibal Smith est convainquant, j’ai beaucoup aimé Bradley Cooper en Futé alias le beau gosse malin du groupe et Sharlto Copley fait même un très bon Looping. Il n’y a qu’avec le rôle de Barracuda que j’avais des réticences parce que passer derrière l’emblématique Mr T ce n’était pas facile. Mais avec sa bouille d’enfant Quinton Jackson réussit à créer son personnage de brute tout en décalage, et par à se glisser dans le rôle.
Je ne pouvais clôturer cet article sans en passer par là ; j’adore quand une critique se déroule sans accroc.