Un homme au chômage, régulièrement brocardé par ses proches et sa femme, va avoir un coup de pouce du destin quand son fils va sauver l'enfant d'un adjoint municipal qui manquait de se noyer. Du coup, il va avoir le travail qu'il rêvait, à savoir policier mais à partir de là, ses convictions vont se trouver en contradiction et il va devoir peser ce qui est juste et honnête...
En voyant ce film, qui est un concentré du bonheur en 1h40, difficile de ne pas voir en Alberto Sordi, dit Albertone, un modèle pour Louis de Funès, mais à la différence que lui joue bien. Il va ainsi profiter du peu de pouvoir que lui donne la tenue de policier pour faire à la fois du zèle envers une jeune actrice, qui va lui rendre de manière maladroite, puis être plus rigoureux mais là aussi il va le payer dans toute une histoire abracadabrantesque, très drôle sur les petites lâchetés et sur ce que chacun d'entre nous cachons aux autres, de sorte que la morale de l'histoire est que personne n'est tout blanc. Mais tout ça est réalisé à un rythme fou, qui montre aussi à quel point le pouvoir corrompt, même les plus incorruptibles, et c'est vraiment dû à cet acteur extraordinaire qu'est Alberto Sordi. En face de lui, Vittorio de Sica joue le maire comme si c'était un faux-cul, mais avec jubilation, car il va être peu à peu le centre de l'histoire pour une histoire d'excès de vitesse qui cache bien d'autres choses.
Enfin, ça parle aussi de l'Italie, de la place du mariage dans la société (où le divorce ne fut accepté qu'en 1970), alors qu'au fond, tout part de ce policier tout à fait médiocre, qui a juste eu un coup de bol pour bénéficier de quelque chose qu'il n'a pas mérité. Cela en fait une merveille de comédie, à la fois drôle, intelligente et cruelle.