Par la foi envers le père, le fils et la sainte force

Le chien pensant : chronique 3 :


Il y a bien longtemps...Dix ans... Dans une contrée sauvage et des plus lointaines... Le grand empire américain a étendu son influence sur la majeure partie du monde civilisé. Mais il subsiste des résistances farouches des peuplades barbares du reste du monde. Parmi celles-ci, compte-t-on celle de la sauvage Afghanistan, terre riche en pétro... euh occupée par des sanguinaires terroristes fanatiques adeptes de la marijuana qui ne veulent pas accepter le riche enrichissement tant financier qu'intellectuel que propose l'empire. Et détruit insidieusement plusieurs des symboles de sa toute puissance. Or quand on l'attaque, l'empire contre attaque. Ce dernier envoie ses troupes pour mater ces infâmes rebelles et après une brève campagne, parvient à conquérir la majeure partie du territoire à l'exception de la partie montagneuse du sud frontalière au Pakistan où se terrent les irréductibles talibans. Ci fait, la région frontalière entre cette nation et l'Afghanistan devient bientôt un véritable No man's land étroitement surveillé par les forces de l'Empire.


Ce petit interlude un brin longuet est néanmoins nécessaire pour comprendre la quête de notre vaillant Marcos Starwatcher. Dans cette oeuvre flamboyante, notre cher Macdonald continue son activisme militant décrivant les sombres rouages politiques de notre monde mais cette fois-ci en adaptant une oeuvre fictive réputée de la littérature américaine afin d'en faire ressortir ses thématiques universelles... Ce qui n'est pas sans sans être quelque peu paradoxal lorsque l'on porte le nom d'une des plus grandes entreprises de l'empire. Mais revenons au coeur du sujet.


Poussé par un coup de grâce inouï, l'auteur nous plonge au sein des tourments d'un jeune garçon plongé en plein conflit afghan et voulant redorer le nom de sa famille souillé par la disparition de son paternel et sa trahison présumée. En effet ce dernier, jeune officier fraîchement promu par le GI, l'élite guerrière de la grande République reconnue pour son sens de l'honneur, son efficacité et son absence de tout sentiment affectif (amour et colère ne faisant pas bon ménage avec l'intensité des combats), se rend en Afghanistan comme il se doit pour tout téméraire apprenti citoyen. Et ce nouvel espoir fraîchement sortie des langes maternelles va peu à peu se lancer dans une quête initiatique pour découvrir les réalités du conflit et que l'on peut basculer aisément de l'autre côté de la force en osant braver les interdits...


Un synopsis classique n'est-ce pas et un brin répétitif voir même déjà vu me direz-vous ? Oh que non ! Car Macdo en implantant le conflit au Moyen Orient nous délivre une vision des plus crues du milieu militaire ; la sueur suinte sur la peau moite des valeureux GI dont la vie est sans cesse placée sous le signe de la mortalité par la menace spectrale que constitue les fanatiques et imprévisibles hommes des sables qui peuplent les étendues désertiques. Exercices disciplinaires et (surtout prières) sont les activités principales qui font le quotidien des valeureux GI dont la destinée est d'assurer que la paix règne dans le monde entier. Quand bien cela nécessite de sacrifier des innombrables vies (et également tout désir sexuel des valeureux citoyens désignés à cette tâche). On reste ainsi admiratif de la force dont font preuves nos téméraires GI et qui leur permet de déplacer des montagnes, mater les intempéries et même dans le cas de notre jeune héros, ressentir le danger par une soudaine intensification de ses sens. Le Messie des dunes n'aurait guère fait mieux.


Mais ce n'est le seul intérêt de l'oeuvre de notre cher petit Kévin, oh que nenni car au fur et à mesure que l'intrigue progresse, on apprend avec stupéfaction que les forces de l'Empire ne sont pas gentilles. Et celles des rebelles non plus. Car notre cher Macdo tout en exaltant les valeurs guerrières et morales des GI nous dévoile peu à peu les dures réalités de l'existence des afghans. Et sous le regard de notre jeune et déterminé héros, le spectateur ému découvre bien le sens véritable du mot tolérance et que ceux que l'on considérait naguère comme une armée de clones en guenilles attaquant pour satisfaire leur simple caprice libertaire sont en fait des véritables humains. Et qu'en définitive quand une faction désigne l'autre comme le mal et bien c'est toujours celui qui dit qui est.


Mais ce discours ne pourrait prendre sens sans la passionnante amitié que noue Skywatcher avec un jeune autochtone condamné à mort par lapidation pour prénommé Bakim Bouckeflima Haffet (magnifiquement incarné par Jamie Bell) et qu'il surnommera au passage la " danseuse" comme le font tout les GI pour montrer leur affection pour leur camarade. Oh et également pour souligner au passage sa fâcheuse tendance à chanceler lorsqu'on lui balance des projectiles. Ensemble ces derniers nous montrent que l'union fraternelle entre deux individus peut dépasser les différences de religion et de couleur et permettre de surmonter toutes les difficultés ; que ce soit l'arrivée impromptue d'hideux flash couleur sépia à la confrontation des descendants des peuplades scythes, dont la volonté de revanche à l'égard de l'empire décuple la haine aveugle...

Gharlienon
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le 26 déc. 2012

Modifiée

le 13 janv. 2013

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