L'Amant de cinq jours par Maqroll
Après Les Jeux de l’amour et Le Farceur, cet Amant de cinq jours est le troisième film de Philippe de Broca, le troisième avec Jean-Pierre Cassel dans le rôle principal et le troisième à se réclamer de celui que le premier titre annonçait, à savoir Marivaux. On a donc ici un petit intermède sur les jeux de l’amour et du hasard dans la classique formule chère à l’auteur des Caprices de Marianne, celle des quatre protagonistes qui se croisent et s’entrecroisent. Micheline Presle a son abattage habituel et pas mal de séduction, Jean-Pierre Cassel déjà cité est très bien dans un de ces rôles d’homme superficiel et léger qui lui colleront à la peau pendant toute sa carrière, François Périer est épatant (comme toujours) en mari cocu mais content et, enfin, Jean Seberg est irradiante de beauté dans le rôle essentiel, celui de la femme infidèle, dont le film est un peu l’apologie d’ailleurs, bousculant allégrement les valeurs bourgeoises et sacro-saintes familiales. La mise en scène de de Broca reflète une volonté louable de sortir de l’ordinaire mais sa réflexion est loin de valoir celle de Deville qui à la même époque donnait des films un peu similaires mais bien plus aboutis. La fin, par contre, est très belle, montrant l’errance urbaine toujours à recommencer de cette femme fragile et pourtant avide d’aventures.