Il m'est difficile de faire montre de totale objectivité au sujet de Philippe de Broca. Son humour teinté de mélancolie est pour moi la quintessence de l'esprit français. Je le préfère, du reste, dans ce genre de comédies intimistes avec Jean- Pierre Cassel (infiniment plus talentueux que son rejeton, mais c'est un autre sujet), que dans ses grosses machineries avec Belmondo.
Ici la thématique voisine celle qu'on a connue dans "le farceur" et "les jeux de l'amour" (1960). Néanmoins on sent que le filon s'épuise insensiblement, même si l'on y trouve bien des scènes amusantes ou touchantes, que vient rehausser la très belle musique de Georges Dellerue, elle aussi empreinte de mélancolie et de tendresse.
Il manque peut-être le grain de folie qu'on trouve dans "le farceur" pour que ce soit une totale réussite. Micheline Presle est, à son habitude, impeccable et encore magnifique dans un rôle de grande bourgeoise styliste de mode, qui entretien le gigolo Cassel. Ce dernier tombe éperdument amoureux de Jean Seberg, au comble de la beauté, elle même mariée à François Perrier, qui, pour une fois, ne fait pas son numéro de cabotin habituel. Il est amusant en cocu magnifique.
Ce dernier opus marque le terme de la trilogie inspirée de Marivaux, avec Jean Pierre Cassel comme héros principal et récurrent.