Les limites du système Shimizu : c'est tellement dédramatisé et elliptique qu'on ne sent absolument pas le drame d'une femme tout de même contrainte de devoir non seulement se débarrasser de ses enfants mais en plus de les séparer. Elle confie ses 2 plus jeunes enfants sans qu'on ressente la moindre chose. Elle se délesterait d'une commode ou un tatami qu'on serait tout aussi ému. La narration va en plus très vite et on n'a vraiment pas le temps de s'attacher aux personnages et à leurs dilemmes.
Ca s'arrange après la première moitié où la mère n'a plus que son garçon à confier mais dont personne ne veut. On se prend doucement d'affection pour ce modeste duo et le film gagne (enfin) un humanisme qui faisait vraiment défaut jusqu'alors. Shimizu prend désormais plus sont temps, faisant vivre les situations et les nouvelles rencontres avant que l'histoire ne prenne une construction symétrique de la première partie.
Mais la fin est une nouvelle fois bien trop précipitée et ne règle vraiment pas tous les problèmes sachant que le contexte social aurait pu être mieux approfondi. Avec ses 80 minutes, le film aurait mérité à être plus long en fait.
J'ai pensé à plusieurs moments à la Mère de Naruse sauf que Amour Maternel est loin d'avoir la même force.
Après, la qualité exécrable de la copie 16 mm diffusée à la MCJP ne donnait pas vraiment l'occasion de s'immerger pleinement dans le film avec un aspect visuel qu'on devine travaillée mais dont il ne reste vraiment pas grand chose. Le film est dans l'ensemble assez statique avec une nouvelle fois un grand soin accordé à la place des personnages dans l'environnement et la nature.